Géopolitique I - Les Cinq Cités

Alryon est située sur des blocs au relief relativement plat, à l’exception de quelques collines. C’est une zone de verts pâturages dans l’ensemble, avec quelques forêts mais aussi quelques lacs.
Les Alryonais ont la réputation d’être des personnes un peu rigides, “noblesse oblige”, très soucieux des convenances. Mais cette idée de vertu n’est bien souvent qu’une façade. Les aristocrates alryonais sont les spécialistes des intrigues et des coups de poignard dans le dos. Une mauvaise réputation est la crainte principale. En gros, les nobles ont tendance à faire tout ce qui leur plaît...tant que personne n’est au courant. Tout pour la galerie, en quelque sorte. Le gouvernement y est assez traditionaliste, voire conservateur, sur bien des points. Néanmoins, une frange grandissante de la population commence à ressentir un intense mécontentement.
C’est la Cité avec le plus de Colonies, qui ne sont pas représentées au Parlement même si le Gouverneur de chaque colonie peut envoyer ses doléances pour que des décisions soit prises dans la Cité-mère. En conséquent, les relations avec ses Colonies sont plutôt houleuses ; New Cresthill s'est ainsi soulevée plusieurs fois, sans succès..
Le dirigeant est un Roi, lui-même assisté d’un Parlement (ce qui est plus un poids qu’autre chose dans certains cas). La succession se passe ici dans une tradition de primogéniture masculine : cela signifie que le dirigeant sera toujours un mâle. Cela a donné parfois lieu à des situations où l’on est allé chercher un cousin éloigné plutôt que la fille de l’ancien dirigeant...ce qui n’a pas été sans faire froncer des sourcils.
Inspiration : Royaume-Uni.
Gentilé: Alryonais


Ryoshima

On pourrait dire qu’il s’agit du contraire d’Alryon. C’est une “région” assez montagneuse et couverte de forêts. Le climat peut être très humide en été, avec des épisodes de mousson.
Les Ryoshimais sont des gens assez spirituels portés sur la méditation. Dans cette logique, l’art est vu comme une façon d’approcher le divin. Il n’y  a par conséquent rien d’étonnant au fait qu’on trouve de nombreux artistes, qui jouissent d’un certain statut dans la société - et réputés dans toutes les Cinq Cités. Mais que l’on ne s’y trompe pas. C’est aussi une société assez rigide sur certains points, comme les règles de politesse. Il est facile de commettre un impair - mais les Ryoshimais sont  en règle générale plus tolérants s’il s’agit d’un étranger. Les nobles sont particulièrement compétents pour manipuler le langage, à l'aide de sous-entendus et de demi-mots.
La Cité est dirigée par un Empereur. Il s’agit, en général, du premier enfant légitime de l’empereur en poste, peu importe son genre : un enfant est toujours vu comme un cadeau du Ciel et des Dieux. Cependant, il est possible pour l’héritier ou l’héritière de renoncer à la succession, par exemple, s’il se trouve une vocation spirituelle et considère qu’il ou elle accomplira plus de choses ainsi.
Inspiration : Japon.
Gentilé : Ryoshimais.


Isvall
Il s’agit sans doute d’un des ensembles de blocs les plus inhospitaliers. En effet, Isvall est située dans la caldeira  enneigée d’un très ancien volcan. Les forêts de conifères y sont nombreuses.
Ce sont des gens très pragmatiques, seule l’efficacité compte. Peu importe le genre, cela n’a aucune importance tant qu’on peut contribuer à la société. Une femme soldate ne sera, par exemple, jamais moins bien vue qu’un homme. Est-ce vraiment de la tolérance ou juste de l’intelligence ? Qui sait.
Isvall possède très peu de colonies : le gouvernement se concentre plutôt sur le fait de tirer le meilleur parti de leurs ressources sur le bloc-capitale et ses périphéries plutôt que de multiplier les colonies qui ajoutent des soucis. Les quelques colonies Isvalliennes répondent à des besoins très précis.
Isvall est gouvernée depuis toujours par un Lögsogumad (“celui qui fait les lois”). Cependant, depuis la Dislocation et les pertes qu’elle a engendré, le régime politique est devenu un régime exclusivement matriarcal. La fille aînée succède à la mère, et ainsi de suite.
Inspiration : Islande
Gentilé : Isvallien


Jhareel
Totale opposée d’Isvall, Jhareel est située sur un désert sableux. Le climat est y plutôt chaud. Malgré la présence de puits (et de nombreuses citernes), c’est une des Cités qui a le plus de souci en ce qui concerne l’approvisionnement en eau. Ils peuvent néanmoins compter sur le bloc providentiel de Maheelha, qui est leur colonie principale - et leur plus précieuse.
Mais fort heureusement pour eux, Jhareel n’est pas non plus démunie. Les scientifiques de cette cité sont particulièrement reconnus.  C’est par exemple un scientifique Jhareelais qui a inventé la technologie qui permet aux caravelles de fonctionner. Leur maîtrise du travail du textile ne fait pas débat. Entre leur art de créer des tissus fins et délicats et leur talent pour créer des magnifiques tapis, Jhareel a de quoi négocier en terme de textile. Ils apprécient particulièrement la cuisine épicée, qui ne fait pas toujours l’unanimité. C’est un peuple assez hédoniste, qui aime les fêtes et les arts.  Néanmoins, ce n’est pas pour ça qu’il faut les prendre pour des incompétents, ils peuvent réserver bien des surprises.
Comme Ryoshima, c’est le premier enfant du Calife en place qui hérite du titre. Cela n’a pas toujours été ainsi, cependant. Avant la Dislocation, Jhareel prônait plutôt la primogéniture masculine. Cependant, les nombreuses pertes ont fait réfléchir le Calife en place et il a décidé qu’il était stupide d’écarter une femme pour le trône : et cette façon de penser s’est étendue à toute la société.
Gentilé : Jhareelais.
Inspiration : Califat Abasside

Kymara
Kymara est constituée de plusieurs blocs montagneux. Depuis la Dislocation, le climat est plutôt sec, particulièrement en été.
Cette cité a perdu beaucoup de sa superbe au cours des derniers siècles ; la Dislocation n’a fait en quelque sorte que hâter le processus. Auparavant une grande nation aux fortes ambitions de conquêtes et une excellente maîtrise de la mer, elle ne vit plus à présent que de sa gloire passée, avec assez peu de colonies. C’est une nation de marchands, dans l’ensemble, même si les philosophes et historiens de Kymara restent toujours réputés. Leur rivalité avec Tolenca est bien connue.
Kymara dispose d’un gouvernement de type oligarchique. C’est un Conseil de cinq personnes élues parmi les Anciens de la cité qui tient les rênes - chaque membre de ce conseil étant appelé Archonte. Néanmoins, un représentant est élu pour une durée d’un an pour représenter la Cité pendant les réunions sur Whitecastle. On se méfie fortement des régimes autocratiques depuis un tyran, aujourdh’ui frappé de l’équivalent kymarais de la damnatio memoriae, qui a profité du chaos provoqué par la Dislocation pour renverser le souverain en place et s’arroger tous les pouvoirs.
Gentilé : Kymarais
Inspiration : Grèce Antique.

Le premier point important à noter est que chaque cité est strictement indépendante. En dehors de certaines lois communes bannissant des actes comme la torture, l’esclavage ou la maltraitance, chaque Cité dispose de ses propres lois pour ses ressortissants. Néanmoins, un non-citoyen, s’il est interpellé par les forces de l’ordre, pourra faire appel aux lois de sa cité d’origine si elles diffèrent de celle où il se trouve en ce moment. Par exemple : un ressortissant d’Alryon commet une infraction sur le territoire de Kymara. Il pourra être jugé selon la loi de sa Cité natale si la peine est moins sévère.

 Le Conseil des Cinq est une autorité suprême, cependant, et il ne faut pas l’oublier. Ils font pour ainsi dire la loi dans Terreciel, du fait de l'importance des Cinq. Ils ont déjà déposé des dirigeants un peu trop belliqueux à leur égard pour les remplacer par quelqu’un de plus malléable - aussi bien au sein du Conseil que pour une autre Cité qui s’est pris de plein fouet le pouvoir militaire des Cinq. C’est une façon de contrôler ce qui se passe en-dehors des limites “officielles” des Cinq Cités.

Néanmoins il ne faut pas oublier que leur but premier est la collaboration entre membres. Ils doivent se porter assistance en cas de besoin, par exemple si une des autres Cités est en manque de certaines ressources. Les routes commerciales entre Cités sont, dans cette optique, particulièrement surveillées.

 Les dirigeants des Cinq Cités se réunissent, en temps normal, une fois tous les trois mois, à peu près à chaque changement de saison, pour discuter de sujets concernant leurs Cités, par exemple,  des attaques de pirates sur les caravelles de telle ou telle Cité. En cas de différend entre deux dirigeants, on vient discuter du sujet pour que les autres puissent arbitrer dans la plus stricte neutralité -en théorie. Tout est très ritualisé, très mis en scène même, de l’arrivée des dirigeants aux votes à main levée.

Mais les années passant, l’orientation du Conseil semble avoir changé progressivement. Le but était de partager les ressources pour aider les Cités, qui n’étaient plus que des fragments de nations auparavant puissantes. Mais jamais l’organisation des Cinq Cités ne s’est ouverte aux autres nations redécouvertes grâce aux caravelles. Les liens entre les Cinq et les autres Cités se limitent à des liens commerciaux - et encore, de façon individuelle. Les Cités extérieures aux Cinq ne sont pas vues de la même manière...presque moins civilisées que les Cinq. De la même façon, quelques lois générales concernant les Colonies ont été adoptées, cependant, il est largement admis que chaque Cité s’occupe de ses propres colonies et qu’il est de mauvais goût de se mêler de ce genre de choses.

La façon de procéder pendant les réunions a évolué au fil du temps. Les votes se font toujours à main levée, mais il a déjà été observé que certains dirigeants n’hésitent pas à acculer un collègue ayant une opinion contraire pour le faire changer d’avis - que ce soit avant ou pendant la réunion. Les pots-de-vin pour orienter subtilement les votes ou finalement décider qu’un des sujets de la réunion ne vaut étrangement plus la peine qu’on s’y intéresse sont plus fréquents qu’on ne le croit. Ceci reste néanmoins un grand secret ; le scribe chargé de faire un compte-rendu des réunions ne note que les décisions finales. Ce qui se passe derrière les portes du Conseil reste derrière ces portes, pour ainsi dire.