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[Fujinokawa] Courir l'aventure [avec Alexander Galloway]

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Alexander Galloway
Alexander GallowayIsvall
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[Fujinokawa] Courir l'aventure [avec Alexander Galloway] - Page 2 EmptyLun 18 Mar - 17:20
Colossal. Tel était la qualité de l'effort qu'Alexander dû fournir pour rester de marbre aux mots d'Arkimedes. Dans son esprit flottèrent les présences de la sororité York, ombres spectrales d'une culpabilité qu'il n'éprouvait pas pour une trahison mais pour un coeur qu'il brisait. Bien à contrecoeur, il devait admettre que la réaction de son compagnon de voyage ne faisait qu'ajouter à sa propre crédibilité. Plus sincère était la déception, plus son rôle prenait des allures convaincantes.

Ignorant les paroles de l'érudit, il se contenta d'observer leurs agresseurs avec cette désinvolte assurance dont il était capable. Le visage fermé et calme, la mine haute, ce qu'il fallait de provocation sans pousser jusqu'au défi.

Il entendit Arkimedes plaider sa cause. L'idée d'une rançon n'était en soi pas mauvaise, Alexander l'avait envisagée un bref instant. Elle suscita l'intérêt de quelques uns des brigands puisqu'ils se concertèrent de plus belle. Le coeur d'Alexander cognait sourdement contre ses côtes. Il reconnaissait le goût de l'adrénaline sur sa langue, la décharge électrique qu'elle diffusait dans ses muscles. Son oeil en partie dévoilé s'était accommodé à la lumière du jour.

Les palabres à mi-voix durèrent ce qui semblait être une éternité. La pointe des mousquets les guettait, semblable à un trou noir absorbant l'attention de ceux qu'elle menaçait. Il semblait y avoir des désaccords. La perspective d'une rançon pesait dans la balance mais Kymara était loin, les noms vagues. Alexander songea une fois de plus que tout bon forbans se devait d'avoir une liste des noms de familles méritant d'être retenues. Cela épargnerait bien des pertes de temps. L'attention d'Alexander se recentra sur leurs agresseurs alors que ces derniers rompaient leur conciliabule. Le chef du groupe les observa tour à tour, semblant réfléchir encore. La balance penchait encore, cherchait son équilibre, oscillant de droite et de gauche. Le regard de l'homme revint sur Alexander et le jeune homme sut l'issue de ses réflexions. Au bout du monde, là où la loi était son absence, un griffon valait plus qu'un nom.

"Assure toi qu'il rejoigne le vieux qui créchait ici," dit-il.

Quelques ricanements dans l'assemblée, Alexander y resta de marbre. Au fond de lui, le griffon se hérissa, sa queue fouettant l'air avec fureur. Les pièces du puzzle s'assemblaient pour former un motif de rage et de colère. La survie n'était plus l'unique option, le lionceau d'Isvall réclamait le sang.

"Toi, tu l'accompagnes et tu veilles à ce qu'il n'y ait pas d'entourloupe," ordonna le chef à l'un de ses hommes de main.

Le bandit s'avança, arme au poing et s'apprêta à poser une main sur l'épaule d'Arkimedes pour le faire avancer. Alexander s'interposa.

"Je m'en charge, toi tu me montres le chemin."

L'homme hésita un instant mais céda et désigna une sente parmi les bosquets.

"Par là."

La main d'Alexander poussa Arkimedes en avant. Le chemin ne fut pas long. Entre végétation et roche, il fallait faire attention où mettre les pieds. Le mercenaire comptait les pas, égrenant les secondes au rythme de son coeur. Une trille lancée par un oiseau résonna dans les alentours. La nature suivait ses propres lois, indifférente aux drames humains. La trille reprit, plus proche cette fois-ci. Alexander leva une main et le brigand sursauta, le pointant avec son arme.

"Tu permets ?" lui demanda-t-il d'un ton rude en montrant qu'il souhaitait juste retirer le cache oeil qui le gênait.

L'autre grommela en guise d'assentiment.

"Merci," répondit Alexander sur ce même ton qui ressemblait plus au grondement d'un fauve qu'aux mots d'un homme.

Et le vide fut là, entre deux rochers. Le commencement de la fin. L'infini du ciel et des nuages. Le bout du monde. Cet endroit à la fois beau et terrible où le danger règne en maître, tyran invisible édictant les lois pour ceux y survivant. Enfin, sa loi était simple, seuls les plus forts survivaient.

Alexander contempla un instant le vide, sa main posée entre les omoplates d'Arkimedes. Il sentait presque battre son coeur contre sa paume. Contre son poignet, la lame coulissa doucement, se glissant dans sa main. Vivement, il se retourna, balayant l'arme qui le tenait en joue. Le coup de feu partit de côté alors que le poignard venait se ficher dans la gorge du brigand. Alexander le poussa du pied, récupérant son arme alors que le corps s'effondrait devant lui. Sans perdre une seconde de plus, il récupéra l'arme et empoigna Arkimedes.

"Navré pour cette triste mascarade," dit-il en vitesse. "Ils auront entendu le coup de feu, il faut partir maintenant."

Rasant le vide, le bord du bloc, la silhouette de Sylphide se dessina. Le griffon poussa une nouvelle trille avant de stabiliser son vol près d'eux. Alexander lui fit signe de se poser et sa monture obéit. Seul, il se serait élancé dans le vide mais pas avec une personne à protéger.

"Grimpez," ordonna-t-il à Arkimedes. "Il faut que nous retrouvions Thaïs."

Alors qu'ils se mettaient en selle, des cris résonnaient déjà. Sylphide battit des ailes avec impatience. L'on pouvait entendre les assaillants descendre le long de la sente. Alexander sauta sur le dos de son griffon. Un sourire presque sauvage étira ses lèvres.

Le danger édictait sa loi et bien des gens se méprenaient sur son sens. La survie n'était pas l'apanage des plus forts mais de ceux qui savaient s'adapter.
Arkimedes Glaukopis
Arkimedes GlaukopisAlexandria
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[Fujinokawa] Courir l'aventure [avec Alexander Galloway] - Page 2 EmptyDim 24 Mar - 13:32
Sous ses pieds, la fin du monde. Physique, bien sûr: sur une terre morcelée, le bout de chaque îlot de terre est en soi une rupture. Spirituelle, surtout: chaque fois qu'une âme s'envole, c'est une version de l'univers qui périt. Malgré la colère, Arkimedes devait admettre qu'il préférait cette exécution à la fin brutale d'un dommage collatéral lors d'un attentat qui ne le concernait en rien, ou celle, pitoyable, qui met un terme à l'agonie d'une vie pour un être à la santé fragile. Ici au moins, il y avait le vent froid qui giflait son visage et caressait ses cheveux, l'irrésistible appel du vide infini entre les blocs. Ses joues étaient humides, il ne savait pas s'il pleurait ou s'il pleuvait.

Durant une seconde, l'érudit hésita à faire un pas de plus et à se laisser tomber dans l'abîme, pour ne pas laisser aux mauvais hommes la satisfaction funeste de l'avoir tué, pour garder juste un peu de contrôle sur son destin. L'historien n'en trouva pas la force malgré tout, son envie de vivre, de s'accrocher à la possibilité d'un miracle, fut plus forte. Puis le coup de feu claqua, et il cru qu'il était mort sans le savoir. Cela avait été tellement rapide que son visage ne s'était même pas crispé dans l'attente de la balle. Arkimedes resta debout là, attendant de perdre le contrôle de ses membres, et de se sentir basculer dans les ténèbres.

Mais rien: sa poitrine se remplit d'air et se vida une fois de plus, son souffle sifflant comme il l'avait toujours fait. Son cœur palpita, une fois, deux fois, cinq fois. Il n'avait mal nul part, il n'était pas lentement contaminé par la mort. Arkimedes était incontestablement vivant et il en était le premier surpris. Au sol derrière lui, il ne s'était même pas aperçu qu'il s'était retourné, un corps était secoué par d'ultimes convulsions: quelqu'un avait dû payer le prix du sang pour que cette situation prenne fin, mais ce n'était pas lui. En levant la tête, il fut très surpris de voir Alexander le regarder des deux yeux. Il devait avoir perdu son cache-œil durant le moment où Arkimedes, dans son indignation, avait décidé qu'il n'existait plus pour lui.

L'historien avait l'addition des ruses avant même qu'Alexander ne s'excuse, et en réalité, c'était lui qui était navré d'avoir douté de la loyauté de son compagnon de route, mais il était encore trop confus pour parler. Il resta suspendu dans le vide, métaphoriquement, pendant une longue seconde, puis son cœur sauta en voyant la silhouette d'un griffon se dessiner dans la brume, à la limite de son champ de vision. Ce n'était pas sa Thaïs, réalisa-t-il avec amertume, mais bien Sylphide. Sa monture devait avoir eu une telle peur, il aurait pensé qu'elle resterait avec son congénère, mais ne la voyant pas l'historien se prit à craindre qu'il ne lui soit arrivé quelque chose.

Il se contenta d'obéir et monta en croupe derrière Alexander. C'était déstabilisant: depuis l'âge adulte, Arkimedes n'avait jamais monté que Thaïs, qui était plus large et stable dans ses allures que Sylphide. Déstabilisé, l'historien se cramponna de toutes ses forces à la veste d'Alexander alors qu'ils étaient emportés vers les nuées par les ailes du coursier léonin. Les coups de feux craquèrent depuis le sol, aussi inoffensifs que les pétards de la nouvelle année. Déjà minuscules sous eux, les brigands n'avaient pas renoncés à obtenir leur peau, et en dépit de la distance, Arkimedes sentit une balle siffler à quelques centimètres de son oreille, ce qui le dissuada de regarder en arrière.

Retrouver Thaïs. Son esprit préféra se centrer sur cette question. Du regard, il balaya le paysage, sans rien voir qui puisse évoquer sa fidèle amie. Finalement, l'historien se résolut à une autre solution, et après une brève hésitation, lâcha la veste d'Alexander pour tâtonner dans son propre col. Il en tira un petit sifflet d'argent, au son à peine audible pour des oreilles humaines, mais qui pouvait attirer Thaïs à des kilomètres. Il souffla dedans une première fois et, plein d'espoir se tourna en espérant voir arriver son amie, avec tant d'enthousiasme qu'il faillit glisser du svelte arrière-train de Sylphide. Il réitéra son appel plusieurs fois, sans succès.

Avec deux cavaliers, la monture d'Alexander allait vite se fatiguer, et il retomberaient tous sur le bloc qu'ils avaient fuit, à la merci des brigands si la chute ne les tuait pas.

"Il faut nous poser! Elle ne me répond pas!" s'exclama-t-il en se penchant sur l'oreille d'Alexander pour mieux couvrir le bruit du vent, pointant un petit bloc solitaire qui flottait à une centaine de mètres.
Alexander Galloway
Alexander GallowayIsvall
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Profil Académie Waverly
[Fujinokawa] Courir l'aventure [avec Alexander Galloway] - Page 2 EmptyVen 19 Avr - 11:06
Les déflagrations des armes à feu n'étaient déjà qu'un étrange souvenir alors que Sylphide filait entre les vents. Arkimedes cramponné à lui, Alexander se concentrait sur le fait de guider son partenaire. Voler avec deux cavaliers, Sylphide savait faire mais l'érudit était plus grand que la plupart des invités que les deux compères prenaient en vol.

Couché sur l'encolure de son compagnon alors qu'Arkimedes tentait d'appeler Thaïs de son sifflet, le jeune homme réfléchissait à la suite, scrutant le paysage à la recherche de la griffonne. Elle était leur priorité mais il ne laisserait pas ces criminels s'en sortir ainsi, pas après ce qu'ils avaient découvert.

La voix d'Arkimedes lui parvint, malmenée par le vent. Alexander acquiesça et donna l'ordre à Sylphide de se poser sur le bloc désigné par l'érudit. Ils en firent brièvement le tour pour finalement s'engager dans une crevasse qui les dissimulerait aux yeux de leurs poursuivants. Alexander mit pied à terre après le kymarais et Sylphide s'ébroua. Il flatta d'une main son encolure et le griffon fourragea dans ses cheveux du bout du bec en retour.

"Bien joué mon grand," dit-il à son compagnon.

Sylphide lui répondit par une trille discrète avant de lisser les plumes de ses ailes, sa queue s'agitant nerveusement malgré son calme apparent.

Un peu à contrecoeur, Alexander se détourna de son griffon pour se tourner vers Arkimedes. L'érudit était bien blême, du moins plus que d'habitude.

"Vous allez bien ?" demanda-t-il. "Ne vous en faites pas, un griffon est précieux quand bien même ils l'attraperaient, ils ne lui feraient pas de mal."

La perspective que Thaïs ait pu être capturée par des criminels de ce genre était loin d'être rassurante, c'était certain, mais dans le ciel un griffon était bien trop précieux pour qu'on l'abatte. Dans l'esprit d'Alexander cela revêtait un avantage ; si jamais elle ne revenait pas, il savait où aller la trouver.

Il vérifia ses armes, chargea son pistolet et celui qu'il avait dérobé au brigand. Il tendit ce dernier à Arkimedes.

"Navré, j'aurais préféré ne pas avoir à vous mettre de nouveau une arme dans les mains. Vous savez tirer ?"

Dans le doute, il sortit un poignard de sa botte qu'il confia aussi à l'érudit. Un couteau était toujours utile et théoriquement tout le monde était en mesure de l'utiliser pour se défendre. Théoriquement.

Alexander fit le tour de leur refuge du regard. Ils étaient bien abrités, la végétation rampante dissimulait l'entrée de la faille mais il était probable qu'on vienne les en déloger et il valait mieux qu'ils ne soient pas bloqués si tel était le cas. Un abri pouvait être un ami volage. Il surveillait vos arrières mieux que quiconque mais il pouvait se faire traitre et vous piéger au pire moment.

"Les blocs éparpillés rendent difficile la manoeuvre d'une caravelle, peut-être ont-il un petit esquif qui leur permet de se déplacer sans trop de mal mais je n'ai pas vu de zone d'amarrage," se mit-il à réfléchir à voix haute. "Donc ils doivent avoir des pégases ou des griffons."

Un navire n'avait que peu de chance de rattraper un griffon dans un tel endroit, les blocs éparses rendaient la navigation trop dangereuse et c'était sans compter les racines des végétaux qui s'accrochaient d'un bloc à l'autre. Du bout de son arme qu'il venait d'essuyer, il traça une carte schématique du bloc principal et des morceaux de terre éparses qui l'entouraient. C'était très approximatif et il faisait cela de tête mais au moins il y voyait plus clair.

Parlant de voir clair, son oeil commençait à l'élancer et la migraine ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Alexander le cacha d'une main tandis qu'il poursuivait ses réflexions.

"Ils vont fouiller en premier lieu le bloc central mais ensuite ils viendront après nous sur la périphérie. La forêt est suffisamment dense près des ruines pour nous abriter. On peut supposer que leur camp de base est de l'autre côté par rapport au temple."

Il dessina vaguement une maisonnette pour figurer les ruines et une croix vint indiquer l'emplacement hypothétique du camp des brigands.

"Thaïs a pu se cacher en périphérie mais je pense qu'elle serait venue à votre appel dans ce cas là, ce qui laisse supposer qu'elle a dû rester au centre."

Capturée ou non, telle était la question, mais Alexander envisagerait cela plus tard.

"Le plus prudent sera probablement de revenir au centre quand les recherches se concentreront sur les blocs alentours. Je peux vous déposer discrètement là bas et Sylphide et moi ferons diversion pour fatiguer notre adversaire. Cela vous donnera du temps pour retrouver Thaïs. S'ils l'ont ramenée à leur camp de base, nous attendrons la nuit."

L'oeil brillant d'une flamme ardente, le jeune homme reprenait son rôle de capitaine. Ils n'étaient plus dans un théâtre entourés par une escouade de jeunes femmes plus talentueuses les unes que les autres. Ils étaient seuls, au bout du monde, mais Alexander repoussait le désespoir et la panique, les renvoyant dans les ombres dont ils n'auraient jamais dû sortir.

Il avait un ami à protéger, deux griffons à défendre, un enfant à venger. Le danger dictait ses règles, faisait les lois de ce monde sauvage, bientôt les malfrats de ce bloc apprendraient que le danger avait un visage. Dans l'ombre d'une crevasse, alors qu'une partie des criminels enfourchaient leurs pégases et prenaient leur envol, la bête d'Isvall aiguisait ses griffes et dévoilait ses crocs.
Arkimedes Glaukopis
Arkimedes GlaukopisAlexandria
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[Fujinokawa] Courir l'aventure [avec Alexander Galloway] - Page 2 EmptyDim 21 Avr - 16:51
Arkimedes était encore trop secoué pour parler quand ils mirent pied-à-terre, hors de la vue et de la portée des brigands. Aussi il se contenta de hocher la tête vivement quand Alexander s'enquit de son état. C'était sûr, au plan physique tout allait bien, il n'avait mal nul part ce qui était assez rare pour être noté. L'adrénaline probablement. Psychologiquement, rien n'allait: son monologue intérieur hurlait avec plusieurs voix différentes autant de questions qui à cet instant avaient toutes plus d'importance les unes que les autres.

Le poids du pistolet qu'Alexander lui fourra dans les mains le ramena finalement à l'instant présent. L'historien resta coi un instant, contemplant l'arme avec l'impression d'être une poule qui vient de trouver un astrolabe.

"Non. Non je ne sais pas tirer." répondit-il d'une voix rauque. "Mais j'apprendrais."

On utilisait peu d'armes à feu à Kymara, et personne dans sa famille ne s'en servait: son père jugeait cela inélégant. De toute manière, on avait bien vite renoncé à lui faire apprendre le maniement d'une arme quelconque face à son absence affligeante de prédispositions. Avec le recul, Arkimedes se dit que cela lui aurait été bien utile. Il n'aurait jamais pensé en avoir besoin jusqu'à la semaine dernière, mais puisque c'était la direction que prenait sa vie, il se promit d'apprendre à bien tirer s'il se sortait de tout cela.

Alexander, plus rompu à l'action qu'il ne le serait jamais, commença aussitôt à échafauder une stratégie. Après avoir maladroitement coincé les armes confiées dans sa ceinture, craignant de se tirer dans le pied en manipulant incorrectement le pistolet, il se pencha par dessus l'épaule de son ami. Les mains sur les genoux, Arkimedes suivait avec attention ses instructions alors qu'il traçait quelques indications visuelles dans la poussière du sol. Alexander se tenait l'œil, celui qu'habituellement il gardait couvert, qu'il soit douloureux ou que son aspect le complexe. Il hésita, puis dénoua le foulard qu'il portait autour du cou pour lui proposer: il valait mieux qu'Alexander ait les mains libres, quitte à ce que lui même soit un peu grippé le lendemain matin.

"Vous serez plus à l'aise je pense." ajouta-t-il, pointant l'œil de son compagnon de route pour préciser son intention.

Leurs poursuivants ne tardèrent pas à se disperser. Arkimedes avait pu voir depuis sa cachette, les formations s'éclatant autour des petits blocs pour les contourner. Il était temps de partir: les deux aventuriers seraient bientôt découverts s'ils ne se mettaient pas en mouvement. Moins d'une heure après leur fuite du bord du monde, Sylphide déposait ses cavaliers au cœur de la forêt. Le soleil commençait à décliner et le sous-bois n'était plus éclairé que par une lueur grisâtre franchement inquiétante. L'historien inspira profondément pour trouver du courage, et tendit la main vers Sylphide pour lisser les petites plumes au dessus de son bec en manière de remerciement.

"Où est-ce que nous nous retrouvons?" demanda-t-il à Alexander avant de prendre congé.
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