| Sephir Ashran Messages : 30
Date d'inscription : 31/07/2022
 |  Dim 17 Mar - 11:13 Le premier rayon de soleil, timide, attend le milieu de la matinée pour percer la canopée. Comme si c'était le signal qu'ils attendaient pour agir, les mercenaires s'agitent soudain. Certains vérifient leurs armes une dernière fois pour se porter chance, tandis que d'autres font l'inventaire de leur équipement ou adressent des prières silencieuses à leur divinité tutélaire. Sephir, elle, se contente d'écouter d'une oreille distraite les dernières instructions de leur chef, qui, en raison de la présence d'autres mercenaires, semble bien décider à faire briller sa petite troupe.
La mission est somme toute très simple : pour enrayer la propagation d'une épidémie particulier virulente dans une colonie de Jhareel, un médecin a besoin d'une forme particulière d'angélique tropicale, qui ne pousse que dans les ruines abandonnées au fin fond de la forêt. De ce que Sephir a compris, la plante a besoin de fraîcheur et d'humidité, mais elle ne peut pas survivre à la lumière directe, c'est pourquoi elle apprécie autant le contact de la pierre. On leur a bien dit qu'ils doivent absolument couvrir leur récolte avant de sortir des ruines, pour éviter que le soleil ne l'abîme. S'aventurer dans ces ruines en pleine nuit serait dangereux, car le sol et le plafond risquent en permanence de s'effondrer, et on entend périodiquement des grognements rauques sortir des ruines, preuve irréfutable d'une vie prédatrice.
« Écoutez-moi bien, bande de bras cassés. Y'a pas intérêt à ce que vous laissiez ces connards nous voler la vedette, z'avez compris ? Je veux que chacun et chacune d'entre vous me rapporte un bon sachet de plantes. Alors vous vous sortez les doigts du cul, et vous allez plutôt renifler les derrières des plus dégourdis d'entre eux. J'me suis bien fait comprendre ? »
Les mercenaires de la petite troupe acquiescent en se tapant la poitrine du poing. Sephir ne fait pas exception.
Tous et toutes ont leur petite idée de ce qu'être dégourdi signifie, mais chacun et chacune jette son dévolu sur des profils bien différents. Celui que Sephir a repéré n'est pas bien grand, comparé à elle, ni même doté d'une forte carrure, mais son allure est impressionnante. Le cache-œil, probablement. Aux yeux de ses collègues, cet handicap suffit sans doute à le faire passer comme faible. Mais Sephir a entendu parler des pirates qui les utilisent pour rendre un de leurs yeux plus performant dans l'obscurité. Elle ignore bien sûr si cette rumeur est vraie, ou si la technique est efficace, mais elle est prête à faire le pari si cela peut lui faire gagner la première place. Elle se place donc de côté, là elle pense que se trouve son angle mort, et elle se tient prête à le suivre discrètement. Ce qui, compte tenu de ses compétences, signifie que malgré tout ses efforts, elle se fera sans doute très vite repérer. |
| Alexander GallowayIsvall Messages : 165
Date d'inscription : 21/01/2023
| Mar 19 Mar - 18:25 L'une des beautés de la Dislocation se trouvait dans les paysages de ce nouveau monde où la végétation reprenait ses droits sur les restes de l'humanité passée. Le monde sauvage avait engloutit les bâtiments, les recouvrant de verdure et les changeant en d'inespérés abris pour une foule d'espèces dont cette petite angélique qui faisait l'objet de tant de convoitises. Les médecins d'une colonie de Jahreel l'avaient réclamée de toute urgence pour préparer un remède à l'épidémie qui sévissait alors et c'était ainsi que de nouveaux prédateurs étaient entrés dans ce petit monde sauvage.
Des fauves aux lames acérées qui n'attendaient que le signal de l'ouverture de la chasse. Tous oeuvraient dans le même but mais chacun avait ses intérêts dans l'affaire. La colonie avait ouvert une sorte de concours, l'objectif étant de ramener un maximum de spécimens de la précieuse fleur, ceux qui en ramèneraient le plus seraient évidemment les mieux payés. Une méthode comme une autre pour susciter l'intérêt des mercenaires.
Alors que des chefs de troupe exhortaient leurs équipes, Alexander referma son carnet de notes, retournant le dessin de l'angélique à la pénombre des pages qu'elle appréciait tant. Il sauta à bas du rocher sur lequel avait pris place, le signal n'allait plus tarder à être donné. Le mercenaire n'était affilié à aucun groupe. Il avait accepté la mission de son côté pour soutenir la colonie et parce que la perspective d'explorer un nouvel endroit lui plaisait.
Un coup de sifflet pour indiquer qu'il était l'heure de se mettre en chasse. Les premiers groupes se dispersèrent, la tension entre les différents clans était palpable si bien qu'il était fort probable que des rixes éclatent. Indifférent à de telles préoccupations, le jeune griffon secoua son plumage et s'engagea dans la végétation. Les ruines s'étendaient sur une surface conséquentes et la forêt était vaste, l'épaisse canopée plongeait l'ensemble du décor dans la pénombre. Il régnait des senteurs humides, mélange d'humus et de végétation. L'eau était étonnamment omniprésente sur ce bloc, roulant en perle de rosée sur les feuilles. Il avait plu pendant la nuit, ceci expliquait peut-être cela.
Il ne fallut pas longtemps à Alexander pour comprendre qu'il était suivi. La personne se calait sur ses mouvements et cherchait délibérément à se placer dans son angle mort. Un sourire étira ses lèvres, cette manoeuvre l'amusait. Il continua d'avancer un peu, écoutant ce qu'il se passait derrière lui. Puis, lorsqu'il eut trouvé l'endroit adéquat, il attrapa le tronc d'un jeune arbre et l'utilisa pour prendre de l'élan, tournant autour pour sauter sur les restes d'un muret rongé par le lierre et les fougères et se retrouver face à son suiveur. Sa suiveuse plutôt car il s'agissait là d'une femme. Une tresse complexe qui lui rappela certaines coiffures que les dames arboraient sur Isvall et une haute stature. Un sourire étira ses lèvres. Il l'avait aperçue plus tôt au sein d'un groupe de mercenaires que leur chef haranguait.
"Si vous êtes décidées à me suivre autant que nous travaillions ensemble, deux paires d'yeux valent mieux qu'une après tout," dit-il d'un ton enjoué. "Alexander Galloway, à qui ai-je l'honneur ?" |
