Au voleur! Pv: Fusae Septembre 155

L'Académie d'Alryon... Il avait mis tellement d'effort pour en arriver là... Mais bordel, que c'était dur! Il savait qu'il y aurait une marche avec son ancienne université, mais ses camarades prenaient beaucoup trop de plaisir à le voir souffrir de ces différences, il ne le tolérerai pas plus longtemps. Devant cette situation, Oliver avait décidé de passer la majorité de ses soirées à la bibliothèque pour rattraper le retard qu'il avait sur certains sujets, en plus de ses sujets d'études actuelles. A la question, oui, il avait bien mal au crâne, mais ce n'est pas comme si il avait autre chose à faire qu'étudier sur ce bloc de pédant.

Le meilleur moyen pour parvenir à ses fins, c'était donc la bibliothèque de l'Université. Ce soir là, il s'y rendit, comme d'habitude, et prit place à une table, seul. Les cours n'avaient pas commencer depuis très longtemps, les examens étaient encore loin, la majorité des étudiants préféraient profiter de la douceur de l'automne à l'extérieur plutôt que de la lumière froide des lampes à huile. Mais Oliver n'allait clairement pas s'en plaindre, pas plus que la bibliothécaire, dont le travail était bien plus simple en cette période que lorsque la population était plus importante, et surtout, plus bruyante! Il était aller sortir deux livres des étagères, l'un sur l'histoire de la botanique avant la Dislocation, et l'autre sur un explorateur, James Harward.

Ce jeune noble avait exploré de nombreux blocs, parfois assez éloigné de son pays natal, et tout soigneusement rapporté dans un journal de bord. Ses enseignants se référaient souvent à ces écrits, et il avait donc besoin d'en prendre plus connaissance. Même si dans l'absolu, cette histoire était plus une manière d'intéressé les petits nobliots, qui s'identifiait à cet imbécile qui avait finit par disparaitre on ne savait pas où, avec une cargaison pleine d'or. Il fallait être bien stupide pour prendre autant de risque en caravelle, il s'était probablement fait attaquer par des pirates et dépouiller, mais dans les murmures il entendait souvent parler du trésor de l'explorateur, caché sur un bloc que lui seul connaissait. Comme si personne n'avait pu trouver un truc qui flotte ans le ciel couvert d'or depuis le temps...

Rapidement lassé, il posa le livre sur le coté, pour combler une autre lacune, celle des connaissances en sciences naturelles avant la Dislocation. Il n'avait pas un grand intérêt pour l'histoire, mais devait admettre qu'il serait plus facile de comprendre le présent en comprenant d'où les choses qui composait le monde actuel provenait. Pris dans sa lecture, il remarqua à peine la personne qui s'approchait de sa table, dans sa vision périphérique.

La légende de James Harvward fait aussi des émules chez les chercheurs de trésor. Le fait qu'il ait disparu avec une cargaison d'or, Aëlia, seule, sait où suscite les imaginations les plus folles. Le sort du butin légendaire aiguise l'appétit pour l'or des pirates et autres crapules.

L'une d'elles, convaincue par la force de conviction du second de la Nef des Fous, est persuadée que la réponse à l'énigme se trouve dans ses textes. James Harward a sûrement laissé des indices sur sa localisation dans son journal de bord. Fusae s'est décidée à voler le manuscrit dans une bibliothèque universitaire, beaucoup plus calme.

Retirer un livre de la circulation ne lui semble pas bien difficile dans cette bibliothèque. Elle n'a même pas à se déplacer jusqu'à l'étagère qui abrite l'ouvrage convoité. Il est sur une table utilisé par un étudiant occupé par d'autres livres. Déchiffrer le titre en silence lui a été difficile. Elle a bien failli le déchiffrer à voix haute.

L'idée du larcin se forme dans sa tête. Il lui suffit de prendre une pile de livres pour dissimuler le vol et l'échanger contre un autre titre ni vu ni connu de l'étudiant. Fusae s'empare un peu au hasard de livres suffisamment épais pour faire illusion que le journal de bord est encore là.  Heureusement l'étudiant est encore plongé dans sa lecture.

La quantité de connaissance ayant survécu à la Dislocation était assez impressionnante. Il avait beaucoup à rattraper, mais c'était plus passionnant que le livre de bord! Un mouvement passa dans son champ de vision périphérique, son cerveau enregistra l'information, mais... N'en fit rien. Y avait plus important à faire. Mais au bout de quelques minutes, ou peut être secondes, l'information finit par atteindre sa conscience. De peur que le livre ne prenne trop de place, il posa sa main dessus, et le rapprocha un peu de lui. Le contact froid le surprit. Il n'avait pas eu la même sensation tout à l'heure sous la main, quelqu'un avait il endommagé le livre? Il posa ses yeux dessus, et la vérité le ramena tout de suite dans l'instant présent, bien loin de la période pré-Dislocation. C'était pas le bon livre...


Il commença par s'agiter dans tous les sens, cherchant où il avait bien pu tomber, mais il dut rapidement se rendre à l'évidence, il n'était plus là... La bibliothécaire allait le tuer... Il fallait absolument qu'il le retrouve, il se leva, et commença à fouiller sur toutes les tables environnantes, commençant à scruter toutes les piles de livres qu'il croisait. Des grondements réprobateurs se faisaient entendre mais ne l'arrêtait pas. Quand il lui sembla reconnaitre au loin la couverture qu'il avait eu sous les mains, il accéléra le pas, puis ne put retenir un haussement de voix, assez mal venu dans ce genre d'endroit, mais tant pis!

"Hey! C'est moi qui l'ait emprunté ce livre!"

Le temps qu'il réalise que le livre a été escamoté est plus que suffisant pour que Fusae parcoure une sacrée distance avec un naturel discret. Comme une étudiante venue de Ryoshima qui vient d'emprunter un livre plutôt que comme une voleuse empressée d'échapper aux conséquences potentielles de son larcin.

Le remue-ménage causé par l'étudiant est si contraire à l'ordre silencieux qui règne sur la bibliothèque. La pirate est désormais informée qu'il mène une recherche active de l'objet qu'elle a dérobé. Visiblement, la menace du bibliothécaire semble autant redoutable que celle de la planche chez les pirates. La Chute n'est pas une fin anodine, les pirates qu'elle connaît lui préfèrent l'abandon sur un bloc que celle-là.

Le chaos qu'il a déclenché l'aide, il détourne l'attention des responsables des lieux qui se tournent vers l'étudiant accusé de vol en raison d'une reliure similaire. Elle ne rit pas du malheur de l'autre. Fusae a toujours sa fameuse pile qui dissimule l'ouvrage dérobé pour faire illusion de normalité. Son pas garde la même cadence lorsqu'elle quitte la pièce par son entrée. Héhé.

La pirate déposerait dans un coin les autres livres pour ne garder que l'ouvrage pour lequel l'étudiant s'affole. Fruit d'un larcin bien exécuté, et pour lequel la victime a pris trop de temps pour s'en rendre compte.

Devant son erreur, Oliver se confondit en excuse, mais ne pu éviter d'être poussé en dehors de la bibliothèque. Après le raffut qu'il venait de faire, il ne pouvait pas vraiment s'en plaindre, et il se plia à la demande sans faire plus de vagues. Et se dit intérieurement qu'il allait trouver un autre endroit pour réviser et combler ses lacunes à partir de maintenant, et pour les mois à venir... Il espérait surtout qu'on ne l'accuse pas du vol du livre... Il devrait peut être aller voir la police. Probablement même. Mais allait on croire un étudiant des colonies si il expliquait s'être fait voler un livre dans une bibliothèque? Probablement pas. Et se faire exclure n'était pas une option.

Il prit quelques secondes pour réfléchir. Si un étudiant avait voulu ce livre, il ne l aurait surement pas volé sur sa table, mais attendu gentiment qu'il le remette en rayon, pour être sur de ne pas pouvoir être pris. Il devait donc s'agir de quelqu'un de l'extérieur, qui avait profité d'une opportunité mais qui n'était pas régulièrement dans ce lieu. Dans ce contexte, rester dans la bibliothèque avec un livre qu'on vient de voler semble une très mauvaise idée, la personne devait être sortie en profitant du raffut qu'il avait fait. Bravo Oliver, tu as aidé le voleur en plus. Il lâcha un long soupir, et se laissa glisser le long du mur, avant de remarquer une pile de livres, laissée à l'abandon. La cachette parfait pour dissimuler un livre que l'on vient de voler! Il avait raison! La personne était sortie! Si il se précipitait dans la rue, il pourrait peut être reconnaitre le visage de quelqu'un et retrouver son voleur?!