Euh... A l'aide? New Cresthill PV: Raj

Si les vacances scolaires étaient synonymes de repos bien mérité et de plaisirs pour beaucoup de ses camarades, pour Oliver, elles n'étaient que du temps supplémentaire pour apprendre toujours plus, et tenter de rembourser pour son père. Il avait trouvé le moyen de cumuler les deux, grâce à un petit boulot chez un apothicaire de New Cresthill. Bien qu'il fasse majoritairement le ménage, et du rangement, il était au contact de plantes et divers produits toute la journée, il entendait les clients, et il entendait son employeur leur parler, ce qui était une belle source d'information. Et surtout, il pouvait faire se travail sans fatiguer trop ses prothèses, qu'il ne maitrisait pas encore parfaitement... Ce dernier point était ce qui avait convaincu son père de le laisser faire ce travail plutôt que lui demander de travailler pour lui. Comme il était commerçant, ses salariés devaient souvent porter des charges lourdes, et si il n'empêchait pas son fils de participer, il préférait que cela reste exceptionnel malgré tout. Et puis, le travail chez un apothicaire était plus sur que sur un bateau qui pouvait se faire attaquer à tout moment par des pirates... En théorie en tout cas...

Ce matin là, Oliver n'était pas très réveillé. Il avait mal dormis, son père était rentré tard de sa mission à cause de mauvais vents, et il avait réveillé toute la maison sans le vouloir en rentrant, en brisant un vase de sa femme. S'en était suivi un simulacre de dispute, le temps que ses parents remontent s'endormir et ne se mettent à ronfler. D'un coup, le jeune homme commençait à regretter son logement d'étudiant... C'est probable que son manque de sommeil ne lui ai pas permis de remarquer que la porte d'entrée, habituellement fermée, était ouverte ce matin là... Il ne fit pas attention à grand chose quand il s'avança, pour aller chercher les colis, et les mettre en rayon, avant l'ouverture de la boutique. Autant dire que quand il tomba sur un groupe d'homme dans l'arrière boutique, il y eut un instant de flottement des deux cotés. Avant même que le blond n'ait eu le temps de crier, un homme se jeta sur lui. Il portait une sorte de déguisement, qui cachait son visage, comme le reste de ses compères, mais la force qu'il appliqua que la bouche du nouveau venu laissait facilement deviner son sexe, et ses intentions. Note à soi-même, faire plus attention à son sommeil à l'avenir, ne put s'empêcher de noter dans un coin de son esprit le jeune étudiant, qui ne réalisait pas encore l'ampleur des soucis dans lesquels il venait de se fourrer...

"Hey! Ca doit être son employé! Attache le, on va laisser un mot pour demander une rançon, on va gagner du temps, plutôt que de fouiller ces... trucs..."

La personne qui avait parlé sortait ses mains poisseuses d'une jarre, visiblement dégouté. Bon, et bien... Visiblement, Oliver venait d'être enlevé...

Assis parmi les différents membres de la compagnie qui m’accueille pour le moment, j’écoute posément l’exposé de notre capitaine sur la mission à venir. Nous participons à différents types de mission, en proposant d'escorter de riches marchands ou de retrouver des trésors perdus (ce qui est plus rare, mais c’est déjà arrivé une fois et même si ce n’est pas le genre de travail auquel je me suis destiné, il y avait  quelque chose de romanesque dans notre quête), mais nous ne savons jamais ce que nous ferions avant que notre capitaine nous présente son topo.
Aujourd’hui, notre mission consiste à sauver la victime d’un enlèvement. Le jeune homme s’appelle Oliver Bellingham, il a tout juste dix-huit ans, un étudiant de l’académie d’Alryon. Notre capitaine le décrit comme étant impulsif, sujet à des comportements à risque, bref le type de jeune homme qui me fait penser à un mélange d’Amin et de moi-même. Moi aussi, j’ai tendance à être “sujet à des comportements à risques”, comme le dit la capitaine, principalement parce que j’aime bien tirer l’épée du fourreau quand il ne le faut pas. Donc vraiment, je ne suis pas un modèle non plus.
Quoiqu’il en soit, notre victime profite apparemment de ses vacances scolaires pour se faire de l’argent chez un apothicaire. Ce qui, en soi, n’est pas très dangereux comme comportement, si vous voulez mon avis… Selon la capitaine, l’apothicaire a reçu une demande de rançon mais n’a pas trop envie de la payer. Du coup, il préfère donner son argent à d’honnêtes gens, c’est-à-dire nous. Ce qui me convient tout à fait, car j’aime bien être payé.
La mission doit se dérouler en plusieurs temps. Tout d’abord, il s’agit de trouver le repaire des malfaiteurs ; pour cela, nous serons séparés en plusieurs équipes et nous chercherons des informations dans tout Cresthill. Une fois que nous aurons localisé la victime, la capitaine mettra sur pied un plan pour la libérer.
Enfin, c’est sans doute une des dernières missions que je vais faire avec cette compagnie de mercenaire. Après cela, je compte bien rentrer à Nova Terra, car ça fait bien longtemps que je n’ai pas vu mes parents, et puis je suis un peu fatigué de tout ça.



Les ravisseurs n’étant pas très doués pour masquer leurs traces (qui, après tout, irait demander une rançon chez un apothicaire ? très franchement, on irait plutôt rançonner un bijoutier ou, mieux, commettre un simple cambriolage si on veut de l’argent facile), nous avons réussi à les pister en quelques heures seulement. Ce n’est malheureusement pas mon équipe qui a réussi à localiser la victime, mais qu’importe. On ne gagne pas à tous les coups.
La capitaine nous a à nouveau réunis pour faire le point sur les informations dont nous disposons et pour discuter de ce que nous allons faire. Je décroche un peu des premières discussions, peu intéressé par celles-ci. Je suis les ordres, c’est ce que je fais de mieux. Réfléchir à ce qu’on doit faire, je préfère laisser ça à d’autres. Mes yeux se posent sur une hirondelle qui s’est posée sur le rebord de la fenêtre. Sa beauté me laisse sans voix.

Si Oliver avait décidé de vivre sa vie en essayant de vivre le plus d'expérience possibles, se faire enlever n'était pas dans sa liste des choses à faire avant de mourir. Il nota cependant qu'avoir 2 membres en métal 1- Impressionna ses ravisseurs, qui craignirent un instant qu'il n'ait des armes dissimulés, 2- Lui permettait de ne souffrir qu'à moitié de ses liens trop serrés. Le deuxième point étant, sur la durée, un vrai point positif. Ils avait probablement crains qu'il n'ait une espèce de force surhumaine, alors qu'en réalité c'était même plutôt l'inverse... Et ce n'est pas avec sa carrure d'étudiant à peine majeure qu'il allait représenter une menace... Il aurait probablement tenter de se battre, si il avait été plus réveillé, mais ce matin, les brigands purent le maitriser avant même qu'il n'y pense, le mirent dans un sac, et partir en le portant sur le dos. Trimballé comme un sac à patate pendant ce qui lui semblait être une éternité, il tenta d'en profiter pour faire du bruit, se prit un coup, et décida donc de tenter de desserrer ses liens sur le reste du trajet, une activité plus silencieuse, mais qui pourrait lui servir malgré tout.

Enfin, on finit par le balancer sur le sol moite de ce qui semblait être une cave. Ca en avait l'odeur en tout cas... L'odeur d'une cave qu'on utilise pas souvent, ou en tout cas, pas pour stocker des choses de valeurs... Ca n'allait pas beaucoup aider l'étudiant à se repérer, vu le manque de place sur les blocs, les bâtiments possédant des caves étaient légion... Mais au moins, maintenant, il y voyait quelque chose, et il eut le temps de détailler ses ravisseurs. La balade à dos d'âne avait achevé de lui remettre les idées au clair. Ca, et la douleur aux poignets et aux chevilles. Ils étaient 4, et avaient gardé leurs stupides masques sur la tête, bien qu'il les soupçonne très fortement d'être 4 hommes. Au vu de leur accent, il était des locaux, ils n'avaient l'accent pêteux des gens de la capitale, ni un accent étranger. Ils n'étaient peut être pas de New Cresthill même, mais au moins de la région...

"Tas bien laisser le mot pour la rançon?
-Tu me prends pour qui là?! Bien sur que je l'ai laissé! 2 pièces d'argent, et si il paye, on lui rends pas le gosse et on redemande la même somme. T'imagine? Une pièce d'or pour ce machin là?
-Vu l'équipement sur son bras et sa jambe, il doit venir d'une bonne famille, ils devraient vite avoir l'argent... On aurait même pu demander plus à mon avis,... Commenta un troisième compère."

Bon, définitivement, ceux qui avaient parlé étaient bien des hommes. Oliver se demanda pourquoi le 4ème n'ouvrait pas la bouche, quand le premier reprit la parole.

"Parish, monte la garde en haut, et oublie pas de retirer le masque, que les clients ne se doutent de rien, faut surtout pas attirer les soupçons..."

Ah, donc il était dans le sous sol d'un magasin! Ou de quelque chose qui avait des clients en tout cas. C'était déjà une information, mais il en faudrait probablement plus au blondinet pour se sortir de là... A moins de recevoir de l'aide.

Bref, la réunion a fini par se terminer, et nous nous sommes postés à l’endroit qui nous était assigné.
Pour ma part, puisque je suis un des meilleurs combattants de la compagnie malgré mon statut de membre temporaire, on m’a dit d’entrer dans le magasin par l’arrière avec d’autres camarades et de descendre à la cave. Évidemment, les ravisseurs choisissent toujours des lieux aussi sordides qu’une cave pour séquestrer quelqu’un ; une pièce sans fenêtre, avec un seul accès sévèrement contrôlé, ça ne court pas les rues non plus, voilà pourquoi je dois vérifier ce coin-là. L’un de nos camarades a forcé la porte de l’arrière avec la délicatesse d’un cambrioleur qui n’en est pas à son coup d’essai ; je n’ai aucune idée de comment il s’y prend, mais le verrou a fini par lâcher et nous sommes rentrés à l’intérieur sur la pointe des pieds. Je suis donc entré en faisant attention à ne pas faire trop de bruit, gardant une main contre le fourreau de mon épée courte pour s’assurer qu’elle ne cogne nulle part.
Il y avait plusieurs hommes dans la réserve, en train de discuter sans se rendre compte de notre présence. Je ne sais pas trop comment ils font pour être aussi sourds, mais peu importe ; ce ne sont peut-être pas des combattants. Cela m’a laissé le temps de me glisser dans le couloir avec trois collègues. Je n’ai pas pu m’empêcher de regarder autour de moi : les locaux étaient plutôt beaux, on aurait vraiment dit que le magasin appartient à quelqu'un qui s’est installé en ville il y a bien longtemps. La cheffe l’a peut-être dit d’ailleurs.
Bref, me voilà à attendre que tout le monde soit en place avant de me lancer.

Une fois que nous entendons un bruit provenant de la boutique même, nous nous jetons sur notre adversaire. Ceux qui sont restés dans la réserve s’occupent des hommes qui y sont postés, ceux qui sont dans la boutique s’efforcent d’occuper les vauriens qui y traînent pour ne pas qu’ils viennent en renfort. Quant à moi et aux autres mercenaires, nous nous occupons du garde monté de la cave qui gardait la porte. Ensuite, deux d’entre eux se rendent à l’étage, l’une ouvre la porte sur notre droite et moi je descends.
J’ignore combien il y a de combattants en bas mais j’aperçois trois hommes en bas, entourant un quatrième aux bras et jambe de métal (le garçon que je dois sauver). Les ravisseurs portent un masque. Ils ne me font pas peur, et je sors mon épée courte, prêt à en découdre.
Le combat n’en est pas un, du moins pas pour moi. C’est trop facile, aucun d’eux n’a mon niveau, leurs mouvements me paraissent gauches, prédictibles. C’est fini avant même que les choses ne deviennent intéressantes pour moi. Je ne les ai pas tués, simplement assommés.
Poussant un soupir, je me tourne vers l’étudiant. « Comment ça va ? » : lui demandé-je d’une voix rauque. Je ne dois pas avoir l’air bien rassurant, avec mon air sévère et mon arme à la main, me dressant face à lui comme un cavalier de la mort. Mais l’adrénaline du combat et la frustration de n’avoir pas pu le faire durer plus longtemps m’empêchent de me fendre d’un sourire et d’avoir l’air un peu plus sympathique que mon visage actuel ne le laisse entendre.