Pagaille et fiançailles

21/01/2023

Le grand jour était arrivé. Après des semaines de préparatifs, un départ à la hâte de Ryoshima pour revenir sur Alryon, le jour fatidique était là. Les portes de Fair Garden House étaient ouvertes et la foule des invités s'y pressaient déjà. Il fallait dire que l'évènement était d'ampleur et aussi scandaleuse que puisse être la famille York, il était hors de question de manquer une telle occasion.

Pour l'occasion, Alexander avait revêtu un pantalon noir, éternelles bottes de cavalerie, chemise blanche, veston noir et arborait sur l'épaule droite une veste courte brodée de fils d'argent, reliée à son épaule gauche par une chaînette d'argent. Il appréciait particulièrement cet élément qui lui rappelait son manteau de voyage tout en restant en légèreté. On disait bien évidemment merci Crocus pour cette création.

Tandis que le flot des convives entraient dans la salle et que l'orchestre commençait à jouer, il se pencha légèrement vers Narantsetseg. Il avait invité sa jeune amie à la réception afin qu'elle puisse découvrir une fête alryonnaise et il espérait que l'évènement lui plairait.

"Je n'ai pas vu toutes les invitations mais l'évènement est suffisamment public, il est fort probable que nous y croisions Monsieur Eventide," lui glissa-t-il. "Nous pourrons le chercher après avoir présenté nos voeux aux fiancés."

Cela leur permettrait de faire un peu le tour de cette foule richement vêtue. Alexander espérait aussi y croiser Silje qu'il savait invitée. Il était certain qu'elle s'entendrait à merveille avec Narantsetseg.

06/01/2024

Le secrétaire qui l'aide à gérer son courrier a eu la présence d'esprit de lui porter cette charmante missive qui s'avère être un faire part de fiançailles entre deux familles nobles. Très différent des propositions de mariage et autres courriers de fans. Le champion alryonais s'est souvenu qu'il connaissait déjà plus ou moins ces familles. C'est l'occasion de profiter d'un évènement où personne n'osera lui parler à mot couvert de mariage. Cela ferait de l'ombre aux jeunes qui se fiance aujourd'hui. Il s'est pointé vêtu de sa veste de soie ocre et marron et, armé de la missive, a prouvé la légitimité de sa présence au mariage.

Il y a décidément du monde qui a été invités à cette fête ! Quels connaissances pourrait-t-il croiser dans cette fête spéciale ? Le champion navigue à travers la marée humaine, reconnaissant quelques têtes à aborder. Ces personnes-là sont parfaites pour un accostage en terre connue à moins que des personnes qui le reconnaissent ne désirent se présenter à lui. C'est comme jouer une course de griffon avec sa célébrité ! Laquelle de catégorie sera la plus rapide à l'approcher ?

13/12/2023

Rosalie avait réussi à se faire engager dans l'évènement mondain le plus attendu de la saison. Les fiançailles York & Jenkins. Evidement il y avait d'autres enjeux que simplement assister à ce genre d'évènement. Sa soeur serait là aussi mais pour une fois elle ne serait pas sous couverture. Rosalie avait eu très peu d'occasion de voir Violet évoluer dans son milieu d'adoption elle ne pourraient que très peu interagir mais juste la savoir présente était une motivation à sourire comme on le lui demandait. La jeune femme avait appris à être professionnelle mais n'arrivait jamais à tenir ça sur la longueur son tempérament de feu prenant régulièrement le dessus. là l'évènement ne durait qu'une soirée ce qui était largement dans ses cordes.

Pour l'occasion elle avait une tenue impeccable une robe d'employée, un petit tablier immaculé et des chaussures confortables, qu'on ne voyait pas, Ses cheveux étaient tenus en un chignon par un pic avec une abeille au bout, elle portait également une broche représentant une véronique à la poitrine et c'était là les seuls bijoux qu'on lui avait autorisé. Elle avait argumenté que pour un pareil évènement mêmes les employés devaient avoir fière allure cela avait suffit pour qu'on lui accorde.

Elle attendait le signal pour pouvoir circuler dans la foule avec les amuses bouches sur un plateau. Son coeur battait la chamade elle avait peur de griller sa couverture ou celle de sa soeur. C'était la première fois qu'elle se retrouvaient ensemble sur ce genre de regroupement mondain. D'habitude chacune restait dans son monde et elle se retrouvaient sans personne pour échanger les informations glanées. Là c'était différent.

13/12/2023

Sous le regard attentif de Violet, Edmund se redressa dans son costume, aussi raide qu’à son habitude. Les portes venaient de s’ouvrir, et les premiers invités entraient. La jeune noble avait un peu de mal à croire à la réalité de l’évènement: Edmund Jenkins, son frère, était fiancé à Astrance York, l’aînée de la sororité la plus décalée des dignes alryonnais. L’annonce leur avait été faite deux semaines plus tôt; juste le temps de se faire confectionner une toute nouvelle robe et de faire passer un petit message à Rosalie (qu’elle savait présente à la soirée) et déjà la fête était là.

Evidemment, c’était une très bonne nouvelle pour les Jenkins, et Violet ne doutait pas du calcul qui soutenait ces fiançailles: les York n’avaient pas engendré de fils, et ainsi, le mari de l’aînée de leurs descendante avait d’immenses chances de devenir le gestionnaire de la fortune et des terres de cette exubérante famille. Malgré la beauté indéniable d’Astrance et son intelligence indubitable, il était assez clair dans l’esprit de la dernière des Jenkins que c’était son rang, sa dot et son patrimoine qui avaient motivé cette union, et non l’amour qui liait ces deux êtres. Violet se demandait plutôt ce qui avait poussé sa nouvelle belle-sœur à accepter la proposition d’Edmund … Après tout, à vingt-sept ans et avec son pedigree, elle avait déjà dû laisser passer beaucoup d’opportunités; était-ce la perspective du poste d’Edmund comme gouverneur de colonies qui l’avait attirée ?

Il fallait croire en tous cas que l’aubaine représentée par ces fiançailles avait poussé Lord et Lady Jenkins à passer outre le mépris que leur inspiraient les York: Violet les avait vu discuter avec la mère d’Astrance pour la première fois après des années passées à se croiser lors de galas et de bals … Elle avait d'ailleurs dû retenir un rictus tant leur attitude lui inspirait du dégoût. Percival, lui, avait glissé un “Bon courage !” à son frère alors qu’ils se croyaient hors de vue et hors de portée d’oreilles, oubliant comme toujours leur petite sœur. Evidemment, cela en disait long sur la perception des York par les Jenkins, sans compter sur le sourire froid qui avait été la seule réponse d’Edmund à son frère.
Violet, quant à elle, éprouvait une réelle curiosité pour les Jenkins. Du fait de leur réputation sulfureuse, et de l’éducation bien éloignée des standards donnée à leurs filles, elle n’avait jamais été autorisée à les fréquenter. Pourtant, elles avaient le même âge et étaient du même rang: autant dire que tout les poussait les unes vers les autres. La jeune fille avait entendu bien des rumeurs sur les filles York, mais elle avait hâte de découvrir cette famille, si éloignée de la sienne … et qui paraissait bien plus correspondre à ce qu’elle imaginait d’une famille que toute autre dynastie alryonnaise. Il allait lui falloir jouer fin, cependant, pour ne pas écoper de mille reproches de Lady Jenkins … Sans compter évidemment qu’elle n’était pas certaine que sa personne publique soit réellement au goût de sœurs York.

Décidant d’évacuer ce paramètre pour la soirée (après tout, elle aurait bien le temps de découvrir les York !), elle espérait pouvoir se concentrer sur les nouvelles rencontres que les York et leur carnet d’adresses sans aucun doute bien plus varié que lui de sa famille allaient pouvoir lui procurer.
Violet avait eu pour consigne de ne pas éclipser la jeune fiancée, ce qui aurait été fort impoli, mais d’être éclatante et étincelante tout de même (après tout, les York étaient ducs et duchesse et Lord et Lady Jenkins espéraient sans aucun doute qu’il y ait à cette soirée quelqu’un qui puisse satisfaire leurs ambitions matrimoniales pour leur unique fille). Ainsi, elle arborait une splendide robe neuve à la jupe d’un doux écru aux multiples reflets. Celle-ci était surmontée d’un superbe manteau d’un bleu pâle proche de la couleur de ses yeux, orné d’une multitude de fleurs variées dont les manches s’arrêtaient au-dessus du coude pour ensuite s’égayer en volants ornés de la même dentelle blanche et fine que le col de la tenue. La pièce d’estomac était, elle, confectionnée d’une dentelle plus fine encore, sur laquelle étaient brodées des fleurs printanières. Resserrant grandement les tissus, elle mettait en vacant la minceur de la jeune Jenkins. Les longs cheveux blonds de Violet avaient été arrangés en un savant montage qui lui donnait l’air encore plus douce et innocente que d’habitude et semblait la nimber d’une auréole d’or.
Sage, elle restait près de ses parents ou de Percival, cantonnée à son image de jeune noble modèle attendant que l’on daigne l’introduire à quelqu’un alors que chacun convergeait vers les futurs mariés.

31/08/2022

Fair Garden House est en agitation constante depuis plusieurs jours. La raison : les fiançailles d'Astrance avec l'aîné de la famille Jenkins. Il est venu demander la main d'Astrance à Père il y a quelques semaines, un énorme bouquet de fleurs qui a fait grincer des dents Giroflée parce que "Du commun et fade avec ça ! Des roses roses ! Alors qu'elle a un nom de fleur !", ce qu'elle s'est bien gardé de dire devant le Jenkins. Astrance l'aurait étranglé autrement. Père en accord avec sa discussion antérieure avec Astrance avait donné sa bénédiction, plus pour la forme que par réelle conviction. Mais c'est la décision d'Astrance, elle sait ce qu'elle fait, alors il n'a pas discuté.

Astrance avait sourit comme si elle était ravie de la perspective d'épouser un homme avec un balais dans le cul. Comme si elle était absolument enchantée à la perspective de devenir la future Madame Jenkins, de devenir pour lui une machine à bébé et lui offrir en plus de sa dot bien plus que tout ce qu'il pourrait lui apporter dans cette union. Je ne crois pas que Edmund Jenkins ait vu l'éclat acéré dans les iris de ma soeur, je pense qu'il s'est contenté de la vision de parfaite lady qu'offre Astrance en public. Sinon, je pense qu'il serait parti en courant pour ne plus jamais revenir. Ce qui n'était pas l'objectif d'Astrance, donc ce n'est certainement pas plus mal. J'aimerai être là quand il réalisera qui exactement il s'apprête à épouser.

En attendant, la maison est sans dessus dessous, et pour une fois ce n'est pas totalement à cause de nous. Je suis assez contente de la perspective d'une soirée avec des figures familières sous le même toit, moins du fait que ma journée est passée à me faire pomponner. Astrance ne nous laisse pas le choix, nous devons toutes être présentes dans notre plus bel attirail de ladies. Je déteste ça, c'est un temps précieux perdu.

Les efforts ne sont pas perdus sur Astrance, elle est absolument magnifique dans une robe écarlate, son cou décoré de bijoux et ses cheveux blonds savamment arrangés. Elle accueille les invités aux côtés de Père et Mère avec la grâce et toute l'éducation qu'on attend d'elle. Et bien sûr vient le moment où elle accueille la future belle-famille, je n'ai qu'une hâte que ce soit fini et pouvoir m'éclipser dans la foule. C'est Mère qui leur adresse la parole en premier

-Lord et Lady Jenkins, c'est un tel plaisir de célébrer un aussi heureux évènement avec vous. nous n'aurions pas pu rêver mieux pour notre Astrance, n'est pas mon chéri ?

-Tout à fait, mon amour. C'est une merveilleuse union, nous sommes comblé de voir notre famille s'agrandir ainsi.

Ouais. Jusqu'à ce qu'Astrance les mange tout crus.

19/11/2022

À quel moment de sa vie avait-il commencé à se trouver lié à trop d’Alryonnais ?
Il en avait suffit de deux, à vrai dire, mais ces deux-là étaient sans doute les pires avec lesquels s’attacher. Et la toile de l’un n’était pas déjà achevée qu’il recevait, de la part de l’autre, un faire-part de fiançailles dont la réponse lui vint aussitôt, en lettres d’encre aussi raffinées que la calligraphie de la missive : il n’irait pas.

Deux jours plus tard, il embarquait à bord d’une caravelle, seul, effarouché, et totalement inconscient de la galère vers laquelle il s’envolait. La faute à Yosano qui, avant même qu’il ait pu l’informer de son intention de décliner, s’était réjouie de sa chance et de ce qu’il pourrait en profiter pour lui rapporter un cadeau du bout du monde. Le cœur en mochi face à sa mine exaltée, il ne l’avait pas eu à en gommer l’éclat.
Alors il était parti pour son premier vol long-courrier avec une simple valise pour ses vêtements et sa fidèle besace emplie de papier, pinceaux et crayons — ayant au préalable hésité à inverser en utilisant le plus gros bagage pour son nécessaire de peintre et le plus petit pour ses habits — puis, après six jours d’un voyage atroce qui lui avait fait perdre quasi un kilo, avait posé le pied à Alryon comme sur l’île céleste des légendes antiques.

Assez naturellement, il trouva logis dans le quartier ryoshimais où il posa ses affaires dans une chambrette au-dessus d’une boutique de poteries tenue par un manchot et ses quatre chats, là où il attendit tranquillement le surlendemain en griffonnant les petits félins et leur maître au travail.
Le jour même, il revêtit un hakama noir par-dessus un kimono clair et couvrit le tout d’une longue veste au dégradé vert béryl rehaussé d’un motif de feuillage, tressa une mèche avec le ruban d’argent que lui avait confié son amie en guise de pense-bête pour son présent, enfila ses sandales laquées de frais, puis se rendit — se perdit au passage, par ailleurs — à ce Fair Garden House où il était d’ores et déjà convaincu d’être comme une chèvre dans un concours de pégases. Meh. Tant qu’on l’autorisait à brouter dans son coin sans trop lui voler dans les cornes... C’est dire combien il ne se sentait pas à sa place, ici, même en apercevant quelques faciès connus ou appréciés. N’avait pas très envie d’être lui non plus. Mais il ne savait pas trop qui être pour autant, une fois ôté ce masque. Alors il fit ce pour quoi il était le plus doué : il se trouva un petit coin sage où il ne dérangerait personne, sortit un carnet, un bâtonnet de fusain et, sans plus se préoccuper de son propre nom, se mit à dessiner les convives les plus remarquables.

12/12/2023

Un mariage ! Et en plus Alryonnais ! Narantsetseg avait tout de suite accepté la proposition d'Alexander, elle avait tellement hâte de voir ça. Voir les mariés, dans leurs plus beaux costumes, écouter la musique jouée par de vrais musiciens, goûter à de bons plats régionaux. La petite palefrenière attendit avec impatience le jour J. Et quand Crocus lui avait amené sa robe elle était aux anges. Elle était très jolie, verte et dorée. Puis Narantsetseg l'essaya et ne comprit pas comment les femmes pouvaient être à l'aise dans de tels vêtements. Après quelques retouches, il était beaucoup plus simple de se déplacer avec. Bon, elle avait perdu de sa splendeur, mais la jeune femme pouvait désormais se mouvoir normalement.

Le jour même, Narantsetseg était surexcitée. Elle avait troqué son chapeau contre un chignon tressé, orné de petites plumes de griffons. Elle y tenait et était fière de les porter. Et enfin ils arrivèrent au fameux Fair Garden House. Lorsqu'elle vit les convives, Narantsetseg était à la fois émerveillée et prise de vertige. Que faisait-elle là, petite Delkhiroise au milieu de toute cette foule ? Elle avait beau connaitre Alexander qui connaissait les mariés, elle n'en savait pas plus. Celui-ci lui glissa que Monsieur Eventide était sûrement invité à l'événement. Cela la fit sourire. Elle se rappela de la soirée et surtout de la journée qu'elle avait passé avec les deux hommes. Son premier vol, inoubliable. Son regard se posa sur les musiciens. La musique d'ici était tellement différente de ce qu'elle connaissait, mais tellement agréable aux oreilles. C'était des instruments différents, des sonorités différentes, tout ici était différent et à découvrir, cela lui donnait un peu le tournis.

Elle suivit Alexander dans la foule, croisant milles et unes personnes toutes différentes mais toutes aussi belles.

05/08/2022

« Comment ça chuis pas sur la liste ? » lança Camille, énervée et abasourdie, au servant qui s'occupait de la liste des invités.

Vous vous demandez peut-être comment Camille en est arrivé là. C'est une excellente question. Mais pour y répondre, nous devons nous pencher sur des événements plus anciens. D'il y a quelques jours.

« Hey, Camille. Une lettre pour toi. » lança Ralph, le tavernier Novaterrien qui servait de boîte postale à Camille. « Ça a l'air de venir de la haute. »

De la haute ? La timonière lançait déjà des regards noirs autour d'elle pour faire taire les rires étouffés des autres clients. Une lettre de la haute... Qui pouvait-elle bien connaître ? A part peut-être cette noble et ses sœurs qui avaient su se battre comme des furies lors de la prise d'otages, Camille n'avait aucune idée de qui aurait bien pu lui envoyé une telle missive. Elle prit la lettre, l'ouvrit et...

« Oh merde, y a plein de mots compliqués, tu peux me la lire, Ralph ? Steuplé ? »

Ralph soupira, prit la lettre et en lut le contenu, de plus en plus étonné.

« Tu... connais les Yorks ? » demanda Ralph, confus.

« Euh ouais, ça me dit un truc ? » répondit Camille. La bande de sœurs qui s'étaient amusées au dépends des preneurs d'otages, certainement. Camille eut un léger sourire en repensant à celle qui l'avait "sauvée" de Bethany. Iris.

« Ben t'es invitée à un mariage de la haute, apparemment. »

Le sourire tomba rapidement en une moue de surprise tandis que déjà derrière elle les rires et les moqueries s'élevaient. Lorsqu'elle se remit de sa surprise, c'est à peine si Ralph eut le temps de l'arrêter. Elle était prête à faire du méchoui des ivrognes jaloux qui se moquaient d'elle.

« Hey, lui dit Ralph. Tu peux pas y aller avec un coquard. Ça serait dommage. Laisse-les jaser et profite à fond. C'est pas donné à tout le monde un repas de la haute. »

Camille ferma les yeux, inspira puis souffla. Ralph avait raison. C'était une occasion en or pour tester les buffets de meilleure qualité, et surtout pour retrouver Iris. Alors peut-être que ça ne valait pas le coût de se battre maintenant. Elle pourrait toujours leur péter la gueule à son retour, après avoir profité de la fête. Il y avait d'autres choses à faire de toute façon, avant que la fête ne commence.

La pirate rassembla ses affaires pour un départ vers Alryon. Elle profita de la nuit pour "emprunter" un costume dans un prêt-à-porter - pas question de prendre une robe, bien trop peu pratique à son goût - et, dès le petit matin, emprunta la première caravelle vers son but.

Pendant le voyage, cependant, vinrent les questionnements. Est-ce que son costume allait suffire ? Il le faudrait, il n'y avait pas d'autre choix. Mais est-ce que la lettre n'était pas une erreur ? Ou Ralph qui l'aurait trompée pour se moquer d'elle ? Ce n'était pas son genre, mais... Et si on l'attendait ? Si c'était un piège ? Le voyage fut long et peu reposant pour une Camille dont les incertitudes provoquaient des insomnies.

Alryon. Royaume d'arrivée. Et début des angoisses. Le temps de trouver une taverne où loger le temps des festivités, de se renseigner sur l'emplacement de la maison des Yorks et d'y arriver, dans le costume prêt-à-porter "emprunté", Camille ne cessait de se demander si elle ne faisait pas une grossière erreur. Elle n'avait clairement pas sa place à une telle fête. Pas de manières, pas d'argent, pas de famille. Pas de raison. Ce devait-être un guet-apens. Concocté par qui ? Camille n'en avait aucune idée. Mais Alryon devait bien avoir mis sa tête à prix à un moment.

Arrivée enfin sur les lieux, Camille ferma les yeux, inspira, puis souffla, avant de suivre la file des invités.

Et nous arrivons au moment où nous nous étions arrêtés.

« Comment ça chuis pas sur la liste ? » lança Camille, énervée et abasourdie, au servant qui s'occupait de la liste des invités. « J'ai même l'enveloppe qui dit que je peux rentrer ! »

« Je suis désolé Madame, dit le servant, mais n'importe qui peut obtenir une invitation frauduleusement. »

« Vous m'accusez de voleuse, maintenant ? » s'échauffa Camille avant de se rendre compte que, quelque part, son interlocuteur n'aurait pas eu tort.

Mais avant que la situation ne s'envenime plus, une voix familière s'écria :

« Camille ! »

Iris accourut, telle un chevalier en robe, au secours de la pirate.

« Iris ! »

Camille ne fut jamais aussi heureuse de voir une noble arriver. D’abord parce qu’elle pouvait enfin montrer patte blanche à l’entrée de la fête, mais surtout parce que c’était Iris. Peut-être qu’elle ne l’aimait pas autant qu’Altansarnaï, mais dans le cœur de Camille, toutes étaient spéciales.

« Elle est avec moi » confirma Iris au portier avant de prendre Camille par le bras et de l’emmener aux réjouissances de la fête...

31/07/2022

La princesse avait réfléchi un moment avant d'accepter l'invitation conjointe des York et Jenkins. C'était une union notable entre deux familles puissantes de la noblesse, Nehir avait décidé que de faire une apparition ne lui ferait pas de tort. Sa position ne s'en porterait pas plus mal, avec la disparition du prince héritier elle avait perdu quelque peu de ses assises. S'assurer des soutiens, rappeler au monde qu'elle était bien là et ne comptais pas s'éclipser aussi facilement n'était pas une mauvaise chose.

C'est dans cette optique que la troisième princesse de Jhareel arriva à la réception tenue à Fair Garden House, Dalal et Samira flanquée à ses côtés ainsi que ses deux suivantes dans son sillage. En entrant dans l'antichambre du hall de réception elle se défit de son manteau de fourrure, indispensable désormais pour elle maintenant que l'hiver s'était installé sur le Bloc, qui fut récupéré par Badiah. Révélant le travail absolument exquis et éblouissant qui avait été réalisé en collaboration avec Badiah et Chirine pour la faire resplendir devant tout le gratin alryonnais.

C'était une robe laissant ses épaules nues d'un bleu nuit saisissant, tout le savoir faire des teinturiers de son Bloc natal avait été mobilisé pour donner à l'étoffe une teinte pareille. Son buste entier était décoré d'une pluie de diamants soigneusement et minutieusement cousu dans la soie et le tulle si fin de la robe. A son cou, un collier d'argent entièrement sertis de diamants qui venait comme faire la liaison entre la peau noire nue et la pluie de pierres sur le buste. C'était une véritable fortune qu'elle affichait ainsi, un rappel de la puissance de son nom. Pour l'occasion elle avait décidé de laisser ses cheveux libres, ils formaient un halo de boucles ébènes soigneusement arrangées autour de son visage, le diadème qui parait sa tête était pour ce soir un ornement largement suffisant.

Son nom fut annoncé alors qu'elle entrait dans le hall de réception, le pas gracieux et assuré comme si elle possédait les lieux et ne faisait rien de plus qu'une promenade dans son domaine. Comme certains visite leurs jardins. Le nom de la demeure était alors bien trouvé.

-Son altesse royale, la princesse Nehir Syed de Jhareel, et sa suite.

Maintenant elle allait pouvoir jouer avec les requins, et ce dès qu'elle présenterait ses félicitations au jeune couple et leurs familles.

26/12/2022

Arkimedes n'avait jamais tant reçu de courrier que depuis son retour à la bibliothèque. Bizarrement, il avait beau avoir été invité par l'empereur de Ryoshima en personne et discrètement comploté avec un chat déguisé en jeune fille, ce qui l'avait le plus surpris était d'apprendre les fiançailles d'Astrance. Il était resté debout dans le couloir, où il avait immédiatement ouvert la lettre, les bras ballants. Une seule question lui venait: qui était cet Edmund Jenkins qui avait dompté un dragon? Même s'il n'avait pas eu terriblement envie d'aller profiter de la compagnie des soeurs York et du splendide manoir de Fair Garden House qui était toujours un second foyer pour lui, l'historien s'y serait rendu juste pour assister à ce prodige.

De toute façon, il avait besoin de se changer les idées: une commission de la bibliothèque avait examiné sa demande de fonds pour des fouilles approfondies de la ruine qu'il avait explorée avec Alexander, avant de la refuser aussi net sans discussions possibles. Trop dangereux et sans intérêt. C'était donc sans complexe qu'il avait demandé congé, d'une part pour répondre à l'invitation de l'empereur, et d'autre part pour aller assister aux fiançailles d'Astrance. C'était presque sur la route, il se hâta sur place avant que son frère n'apprenne son invitation et lui écrive pour lui réclamer encore un service.

Ses costumes alyronais lui avaient semblé trop sombres et peu festifs pour des fiançailles. Aussi, il avait sortit ses vêtements kymarais du fond de son placard, qu'il avait dû aérer plusieurs jours pour les débarrasser de l'odeur de la naphtaline. Son chiton, la longue tunique en laine qui lui tombait jusqu'aux pieds, avait des manches un peu plus longues que d'usage pour s'adapter au climats froids. Il en avait choisit un écru, avec des broderies végétales au manches, au col et à l'ourlet. Craignant d'avoir froid, il s'était drapé dans un épais himation pourpre et bien qu'il se sentait presque déguisé ayant perdu l'habitude de tels vêtements, se trouva fort élégant en se regardant dans le miroir.

En guise de présent pour les futurs mariés, il avait amené une petite reproduction d'une fresque ancienne représentant un couple d'oiseaux amoureux qui ornerait élégamment le manteau de la cheminée du nouveau foyer. Très rapidement, Arkimedes repéra Alexander dans la foule: il n'était pas impatient de lui annoncer que leur ruine ne serait pas fouillée de si tôt, mais il détestait l'idée de flotter seul dans la foule avec son verre de vin, en plus d'être curieux de savoir qui était la jeune fille à la coiffure de plumes qui l'accompagnait.

"Monsieur Galloway, mademoiselle." déclara-t-il en guise de salutation en se portant à leur hauteur, inclinant la tête.

17/01/2024

Des fiançailles. En y pensant, le cœur de Nerguï se serra un peu en pensant à sa propre fête de fiançailles, qu'elle avait finit par rompre... Mais un évènement aussi joyeux était une occasion parfaite pour aller parler de son association et d'en faire la promotion! Hors de question de laisser passer une telle opportunité! Et puis c'était l'occasion de sortir la tenue de cérémonie delkhirienne, qu'elle n'avait pas tellement le temps de porter quand elle s'occupait d'animaux. Le fait qu'elle ait encore une tenue de cérémonie en état tenait probablement du miracle, mais elle ne pouvait s'empêcher de la faire tinter par de petits mouvements, heureuse de pouvoir se montrer aussi bien apprêter.

Elle commença à parcourir la foule des yeux, cherchant peut être quelqu'un de sa connaissance, pour commencer. Tellement de personnes importantes des 5 cités! C'était vraiment impressionnant! Ses yeux pétillaient pleins d'étoiles. Un jour aussi merveilleux, elle devrait probablement aller adresser ses félicitations à la famille des fiancés, si elle parvenait à les identifier dans ce lot. Ca pouvait être un bon premier pas! Elle commença à s'enfoncer dans la foule, sa petite taille lui facilitait la tache mais la mettait aussi à la mauvaise place quand elle passait à coté de certains hommes, qui tentaient de cacher leur sueur sous une bonne dose de parfum. Le nez peu habitué à de telles odeurs de la jeune femme finit par lui poser problème, et elle chercha à s'extraire par tous les moyens, elle trouverait un autre moyen d'atteindre son objectif, mais tourner de l'oeil au milieu de la foule ne l'aiderait pas...

Elle entendit au loin le nom de la princesse jahareelienne. Un nouveau centre d'intérêt, mais pour l'instant, elle avait besoin de respirer de l'air pur, alors elle s'éloigna de la foule...

23/01/2023

Des fiançailles Qu'est ce qu'il pouvait en avoir à faire...? Quelle drôle d'idée de l'avoir invité, il ne savait même pas comment il s'était retrouvé là... En fait, si, la nouvelle des fiançailles avait traversé l'Académie, et tous les nobliaux n'avaient parlé que de ça pendant des semaines. Jusque dans la bibliothèque. A croire qu'ils avaient décidé de le rendre fou, ou de le faire échouer à ses examens. A force d'en entendre parler, il avait du évoquer l'évènement dans une lettre à ses parents, qui avaient compris de travers, et le félicitait d'être invité à un évènement aussi prestigieux. Il n'avait pas osé les contredire, ils avaient l'air si heureux... Il aurait peut être ne pas venir et leur mentir, mais bon, il n'était pas malfaisant à ce point, si il leur avait dit qu'il y allait, il allait s'y rendre.

Il n'avait même pas pris le temps de se renseigner sur le couple, il avait l'intention de profiter des petits fours et des boissons pour compenser le prix du costume qu'il avait du acheter pour être présentable. Il n'était pas parfaitement ajusté, mais à moins de faire du sur mesure, c'était dur de trouver une taille ajusté à un bras ou une jambe de chair et en même temps à son équivalent mécanique. Et Oliver n'avait clairement pas le budget pour du sur-mesure. De toute façon, vu la masse de gens amonceler, il se fondrait dans la foule sans mal.

Sans contact ni intérêt dans l'événement, son intérêt se porta rapidement sur les serviteurs avec leurs petits fours, et il se posta à proximité de l'une d'entre elles, pour l'intercepté dès que le top serait lancé. Tiens, elle portait un joli pic dans son chignon. Il se demandait si c'était une abeille ou un bourdon qui y était représenté... Il commença alors à se rapprocher sans s'en rendre compte.

21/01/2023

Parmi la foule bigarrée des convives, une haute silhouette familière s'avança vers eux. Le regard d'Alexander s'alluma instantanément et un sourire radieux illumina son visage.

"Ma parole, si ce n'est pas Monsieur Glaukopis !" s'exclama-t-il. "Comment allez-vous ?"

Il serra la main de son ami avec un enthousiasme non feint. Une prise d'otage et l'exploration de ruines perdues aux bout du monde créaient des liens indéfectibles. Il se tourna ensuite vers Narantsetseg pour faire les présentations.

"Je te présente Monsieur Arkimedes Glaukopis," lui dit-il. "Il était avec moi lors de la prise d'otage de Fujikonawa et nous avons plus tard exploré les ruines d'un temple ensemble ! Sylphide et sa griffonne s'entendent comme larrons en foire."

Son attention se reporta ensuite sur Arkimedes pour poursuivre les présentations.

"Arkimedes, je vous présente Narantsetseg qui nous vient de Delkhir et m'accompagne dans mes voyages," reprit-il. "Elle étudie la griffonnerie et je n'en doute pas aura bientôt son propre partenaire."

La présence d'Arkimedes le remplissait d'une joie sincère. Il lui tardait de pouvoir prendre de plus amples nouvelles. Ils s'étaient quittés alors que l'érudit s'apprêtait à regagner Kymara. Alexander était curieux de connaître les nouvelles et ce qu'avait pu vivre son compagnon d'exploration depuis leurs dernières aventures. Un sourire étira ses lèvres.

"La sororité York, vous et moi," plaisanta-t-il l'oeil brillant. "Les dieux savent ce qu'il va encore se passer aujourd'hui."

06/01/2024

Les groupes de discussions commencent à se former tandis que les premiers invités offrent leurs voeux de bonheur et prospérité aux fiançées. Le champion constatant qu’il échappe à l’attention générale choisit de présenter son cadeau au futur couple. Quelque chose qui représente bien son bloc, New Cresthill. Un griffon sculpté dans une précieuse essence de bois qu’il a commandé pour l’occasion. Il n’a pas oublié que les Jenkins sont plutôt amateurs de courses de griffon et de paris. Le choix de la famille a été une sacrée surprise, d’après le peu que lui en a dit la cadette.

La famille York ressemble beaucoup à son cercle de connaissances. Par vent miraculeux, les Jenkins avaient acceptés de les avoir comme belle-famille ? Est-ce le nombre de connexions que promet la sororité York ? Dix beaux-frères qui auront des relations ? Un sacré pari. Aussi risqué que certains paris sur les courses de griffons dont se sont vantés les frères Jenkins, dirait Escanor.

Se faufilant entre les invités qui se rassemblent en fonction de leur intimité et leurs centres d’intérêts, il s’approche du futur couple. Les voilà bien dans leurs costumes resplendissants à accepter les invités venus leur dire quelques mots. Pas loin, il peut apercevoir Violet Jenkins, la dernière de la famille Jenkins avec qui il a discuté un temps bref pendant une réception. Voilà quelqu'un avec qui discuter !

« Lady York, Lord Jenkins, permettez-moi de vous présenter tous mes voeux de bonheur et de prospérité à venir. Je vous ai préparé un cadeau pour vos fiançailles que j’ai l’honneur de vous présenter en main propre. »

« Ce griffon que voici est une sculpture en bois d’un excellent artisan de New Crestill. Il l’a appelée « La Faveur d’Aëlia » puisque le griffon est caressé par la déesse Aëlia. Selon la légende, c’est à ce moment-là qu’elle aurait accordé la faveur à ces fières créatures la bénédiction d’être porté par ses vents. Que les vents de la déesse Aëlia vous portent vers des heureux auspices comme ce fut le cas des griffons ! »

13/12/2023

On fit signe à Rosalie et toute l'équipe de domestique mobilisé pour l'occasion de se mettre à circuler entre les convives pour qu'ils aient à boire et à manger. Très vite le regard de Rosalie se porta sur un des invités qui semblait la fixer. Elle afficha un sourire et se dirigea à sa rencontre.

Elle prit le temps de l'observer lui et son pas boitant. Il semblait être assemblé étrangement. Puis elle compris. Ce charmant jeune homme aux manières quelques peu éloignées de celle qu'elle s'attendait à voir ici avait un bras et une jambe mécanique. Elle lui sourit un peu plus fort pour ne pas montrer une quelconque surprise sur son visage quand à sa condition physique particulière. Elle ne voulait pas risquer le renvoi à sa première interaction avec la foule.

Elle lui tendit le plateau en battant des cils gardant son sourire quelque peu forcé accroché à son visage.

"Un amuse bouche vous ferez plaisir m'sieur ?"

Elle se gronda mentalement elle avait encore manger un bout de mot elle essayait pourtant de ne pas le faire surtout ce soir surtout en naviguant au milieu des requins supposés qu'étaient les invités des Jenkins et des York.

13/12/2023

Le moins que l’on pouvait dire était que la liste d’invités contrastait grandement avec celle des habituelles réceptions chez les Jenkins. Parmi la foule bigarrée venue de bien des blocs comme en témoignaient les costumes étonnants aux yeux des alryonnais, Violet était prête à parier qu’un certain nombre et un nombre certain de personnes sur lesquelles elle posait les yeux n’était pas nobles, pas nobles du tout, ce qui était complètement inenvisageable pour ses parents. Ceux-ci, intelligents, s’en étaient sans doute rendus compte et si Violet était ravie de ce constat, se disant qu’elle avait peut-être une chance de sincèrement s’entendre avec cette belle-famille providentielle (malgré les allures plus qu’altières d’Astrance … Et si elles se ressemblaient plus qu’elles ne l’auraient cru ?), il était assez net que ce ne serait pas le cas de Lord et Lady Jenkins … Sans parler de Percival et Edmund. Violet avait un peu hâte du retour à la maison où, enfermée dans sa chambre, elle pourrait écouter Lady Jenkins pester son sang bleu. Cependant, il y avait aussi des gens de haut rang, et on pouvait dire que l’entrée de Nehir Syed, la princesse de Jhareel, fiancée à l’héritier d’Alryon aujourd’hui disparu n’était pas passée inaperçue (et Violet était persuadée d'avoir vu briller une étincelle que l’on aurait pu qualifier de prédatrice dans le regard de Percival).
Violet était cependant dans l’impossibilité de parler à qui que ce soit sans qu’on l’ait introduite (le respect de l’étiquette était fondamental chez les jenkins), aussi se contenter-elle d’observer à la dérobée. Elle fut enchantée de noter des tenues traditionnelles delkhiriennes, qu’elle n'avait jamais vues portées. De la même manière, il lui semblait bien avoir repéré quelques personnes de Ryoshima et de Kymara qui avaient arboré leurs plus beaux atours, ce qui la ravissait. Tant de nouveautés ici ! C’était si différent des corsets, serre-tailles, faux-culs, crinolines et paniers des tenues alryonnaises … Du coin de l’oeil, elle avait aussi repéré Rosalie et un plateau de petits fours sur lesquels lorgnait un garçon blond (regardait-il les petits fours ou sa soeur ? la jeune noble n'aurait pas pu le jurer, mais se promit de cuisiner celle-ci bientôt …).
Alors que cette idée même la fit sourire, il y eut soudain très près des familles dont on célébrait l’union un visage bien connu de Violet. Un grand gaillard souriant aux cheveux auburn et vêtu de tons bruns venait d’offrir à Edmund et Astrance une sculpture de bois représentant un griffon et qui donna l’occasion au champion Escanor Eventide l’occasion de parler un peu religion aux fiancés. La plus jeune des Jenkins sourit: manifestement son dialogue avec lui lors d'une course n’était pas tombé dnas l’oreille d’un sourd. Lorsqu’elle croisa son regard entre deux battements de cils et airs sages, elle le gratifia d’un sourire assez franc. Avec un peu de chance, comme ils se connaissaient déjà, il pourrait venir l’arracher au bras de Percival le barbant, et lui permettre d’être autre chose que “la petite soeur” durant quelques instants !
Avant qu’elle n’ait le temps de s'appesantir sur cet espoir cependant, Eventide fut remercié pour son cadeau, et la valse des invités venus présenter leurs félicitations pourrait reprendre, avec la frustration de Violet: c’était comme lire un livre. Elle voyait tout se dérouler sous ses yeux, et cela semblait si amusant ! Pourtant, elle était obligée de rester à l’extérieur des événements, sage comme une image.

31/08/2022

Je parviens à m'éclipser au milieu des salutations et des remises de cadeaux, c'est fou ce que les gens peuvent offrir comme vases et autres attrapes-poussières. Mes soeurs m'imitent plus ou moins simultanément, Crocus ne cache pas à quel point elle est heureuse que la princesse Nehir fasse une apparition dans une de ses créations. Une commande spéciale me chuchote-t-elle à l'oreille, Daphné habituellement sa confidente préférée n'est pas disponible puisque occupée à prendre place avec les musiciens. La princesse a choisi elle-même les étoffes, parmi les plus fins rouleaux de Jhareel apparemment, et elle a tenu à ce que ce soit Crocus qui travaille dessus en personne. Elle est fière comme un paon, je la comprend. J'essaie de me montrer aussi intéressée que possible, mais je suis peu motivée par ce genre de choses.

Je réussi à me dégager de cette situation aussi, principalement parce que Crocus trouve une autre oreille plus impliquée que la mienne. Au moins j'ai du choix de qui aller saluer. J'ai vu Maître Shimada à un moment dans la foule en tenu traditionnelle de Ryoshima, mais je sais aussi de source sûre qu'Arkimedes est aussi quelque part dans l'assemblée. C'est lui que je pars chercher en premier.

-Arkimedes, je suis contente de te voir.

Je n'ai pas beaucoup plus de temps pour saluer mes connaissances avant que la musique commence à s'élever dans les airs. Le début du bal, ouvert par Astrance et son fiancé. Elle a été très claire sur le fait qu'elle apprécierait que nous la rejoignons aussi sur la piste, au moins pour une danse. Je pense qu'il vaut mieux que j'en finisse dès maintenant, au moins après je suis libre.

Il me faut donc trouver quelqu'un avec qui danser, et promptement. n'importe qui fera l'affaire.

19/11/2022

La fête battait son plein et de vide ne laissait que peu d’endroits où se faufiler loin de la foule brouhahante. Tout à ses dessins Shimada n’avait guère prêté attention à autre chose qu’aux vêtures des convives, ou à l’iridescence de leurs bijoux, quand la teneur de leurs conversations en langue commune ne semblait tourner qu’autour de tel ou tel salon à la mode, de la dernière tendance du moment ou de la une du matin, mâtinée de salutations plus ou moins formelles et d’éclats de voix viriles. À des années-éther des mondanités style ryoshimais. Le silence ici paraissait faire peur, ou décevoir, comme la marque d’un manque d’entrain ou d’une acrimonie, aussi le peintre s’était-il enfermé dans sa propre bulle ainsi qu’un rempart entre son art et le monde, sans craindre d’être assailli par quelque noceur curieux de connaître la raison pour laquelle un étranger placide et d’apparence ordinaire avait été invité aux fiançailles des York.

Ce qui le décida à désolidariser son postérieur du banc damassé sur lequel il avait jeté son dévolu et les plis de sa tenue ? Pas la musique, ça non. Ni même l’effervescence qui monta soudain parmi la houle chamarrée lorsque les premiers danseurs firent virevolter leurs jupons. Mais la vision fugace, à l’autre bout de la salle, de la deuxième fille de cette inégalable sororité, son ancienne cliente, peut-être la seule créature en cet endroit à préférer les humains en deux dimensions plutôt qu’en trois, ou tout du moins à les aimer aussi à plat, la seule aussi qui put prétendre partager avec lui une relation non pas de mots ou de gestes, mais de couleurs et de créativité. Abandonnant sa solitude confortable, Akio glissa sa besace sous son assise, tout contre le mur afin que personne ne puisse l’apercevoir ou ait l’idée de la lui dérober — pis, qui voudrait d’une gibecière entamée par les années et qui ne contient que des dessins et un éventail de papier ? — , se remit debout, s’épousseta les mains que le fusain avait tachées, puis entreprit de contourner du mieux qu’il pût la masse affairée des invités sans se faire entraîner Kami sait où.
Au début, cela fonctionna : Belladonna n’avait pas bougé, les mètres les séparant réduisaient comme une sauce au-dessus d’un feu doux, personne n’avait eu l’idée saugrenue de l’alpaguer en chemin. Mais il suffit qu’un couple soudain traversât devant lui pour lui faire perdre son objectif de vue, à l’instar d’un mauvais découpage, et le laisser déconfit non loin de l’orchestre qui choisit cet instant pour entamer une nouvelle mélodie. Alors, pareille à une vague d’abeilles qu’anime une harmonie collective, une partie de l’assemblée se désengagea et fit place à une volée de danseurs auquel Shimada crut bon de ne pas appartenir.
Enfin, il aurait préféré.
Car lorsqu’il distingua, en périphérie de sa vision, une silhouette qui approchait un poil trop vite dans sa direction, il sentit confusément qu’il aurait eu mieux fait de détaler lorsque cela était encore possible.

12/12/2023

Un homme vint à la rencontre d'Alexander et de Narantsetseg, la jeune palefrenière le regarda de la tête au pied en souriant puis s'inclina poliment lorsqu'il les salua. Monsieur Glaukopis, elle tâcherait de retenir son nom. Une prise d'otage, une visite d'un temple ancien, que d'aventures avaient-ils du vivre tous les deux. Cela l'impressionnait pas mal. Une information tinta à son oreille. Ce monsieur possédait lui aussi un griffon ? Un homme très certainement brillant.

Narantsetseg s'inclina un peu plus pour le saluer. Elle n'insista pas tout de suite sur le griffon, par peur d'être grossière, attendant plutôt que son interlocuteur enchaine sur le sujet.

"Enchantée, Monsieur Glaukopis, ravie de faire la connaissance d'un homme aux aventures aussi folles que celles d'Alexander."

Mais son interlocuteur n'enchaine pas sur le sujet puisqu'une jeune femme elle aussi élégamment vétue s'approcha de cet homme en l'interpellant, lui disant qu'elle était ravie de le revoir. Sûrement le connaissait-elle lui aussi. Narantsetseg prit un peu de recul pour laissa la place à cette jeune femme à la crinière blonde. Il lui semblait l'avoir vue au loin, proche des mariés. Peut être faisait-elle partie de la famille ?

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