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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio

Oliver Bellingham
Oliver BellinghamNew Cresthill
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyJeu 27 Juil - 19:12
Depuis qu'il avait déposé un dossier pour intégrer l'académie d'Alryon, Oliver profitait d'une période sans cours pour approfondir ses connaissances en biologie. Hors de question qu'il perde sa place de major de promotions à cause des privilèges accordés à de petits bourgeois prétentieux. Son père étant en déplacement à Ryoshima pour son travail, le jeune étudiant décida d'en profiter pour parfaire ses connaissances sur cette cités dans laquelle il n'avait pas beaucoup mis les pieds. Il avait négocié de participer au voyage en échanges d'une aide pour l’embarquement et le débarquement des marchandises. Il avait suffisamment profité des voyages de son père pour savoir comment il gérait ses marchandises et pour pouvoir le seconder.

Une fois sa tâche acquittée, les négociations commerciales commencèrent sur les docks, et il en profita pour s'éclipser. Il n'avait pas d'objectif précis, une bibliothèque ce serait probablement ennuyeux... Et puis en Alryon il aurait sûrement l'occasion de consulter de belles collections. Par contre, en se promenant au gré des rues, son estomac et son palais lui rappelèrent de concert qu'il avait l'occasion de tester la cuisine ryoshimaise dans son milieu naturel. Il peina à choisir entre les échoppes ambulantes, ne voulant pas non plus gaspiller son argent durement gagner le matin même. A force de tergiverser, il s'éloigna des docks, et finit par céder devant un stand de brochettes dont l'odeur grillée et l'aspect caramélisé avait eu raison du peu de volonté qui lui restait. Une fois repu, son nez fut de nouveau titillé. Cette fois, les odeurs étaient florales, légères, et bien que le bouquet qui se dévoilait dans ses narines ne lui était pas familier, il lui fit immédiatement penser à un jardin.

Devant la porte entre-ouverte, il n'hésita qu'une seule seconde avant de rentrer pour découvrir un splendide jardin, bien organisé. Sans vraiment prêté attention au monde autour de lui, il commença à s'approcher d'un massif proche de la porte, s'accroupit afin d'observer de plus près cette plante qu'il n'avait jamais vu et qui le rendait curieux. A cause de sa stature, on ne le voyait pas depuis le bâtiment, mais toute personne se promenant dans les allées finirait par le remarquer...
Shimada Akio
Shimada AkioRyoshima
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyMar 15 Aoû - 15:37
Il est un lieu à Ryoshima qu’Akio n’échangerait pour rien au monde. S’il venait à être détruit d’une quelconque façon, altéré, interdit pour quelque raison, ce serait comme être dépossédé d’un morceau de paradis. Enfant déjà, il s’y était rendu à plusieurs reprises pour le seul plaisir de contempler l’élégance tout authentique de ce jardin, ses massifs d’hortensias taillés au cordeau, ses parterres d’humbles herbes dont un ignorant ne saurait déceler la préciosité, la délicatesse du point d’eau où chante nuit et jour une petit fontaine de bambou, bulle de nature coupée de l’univers, pour son plus grand bonheur. Le gamin qu’il était alors grimpait sur la muraille entourant la propriété puis, s’y installant ainsi qu’un chat au soleil, laissait traîner ses yeux et ses oreilles sur ce spectacle miniature joué entre le maître herboriste, ses assistants, ses clients, ses disciples ou concurrents, tout en respirant à pleins poumons les arômes verdoyants qu’offrait ce havre en périphérie de la Cité.
Lorsqu’il était revenu en ville bien des années plus tard, adulte et réformé, il n’avait pas tout de suite osé franchir le portail de bois de ce domaine onirique, certes plus étroit que dans son souvenir mais embaumant toujours la menthe poivrée, la sève de pruche et les rhododendrons blancs. Pourquoi ? Lui même l’ignorait. Cependant à l’instant où il lui avait fallu réfléchir à un endroit où s’approvisionner en poisons le plus discrètement et efficiemment possible, le nom lui était apparu comme une évidence — Ienobu Akeishi. Car qui mieux qu’un botaniste renommé saurait lui vendre, sous couvert de remèdes et de guérison, des toxines capables de brûler l’âme à petit feu ou de geler le souffle à même les poumons ? Phármakon, comme ils disent à Kymara. Quelle fabuleuse invention.

Avec le temps et l’argent, ce qui pour un commerçant équivaut à la même chose, Akio s’était fait une petite place dans les registres du savant. Petite, oui, par rapport à celle d’un chef cuisinier ou d’un hypocondriaque invétéré, mais contrairement à ce genre de clients enclins à l’insatisfaction ou aux réclamations, lui se gardait bien de faire remonter tout dysfonctionnement. Pensez-vous, il lui était impossible de revenir en arguant que l’élixir soporifique concocté sous couvert de trouver un calmant pour lutter contre un sommeil agité ne fonctionnait pas. Ienobu connaissait trop ses produits pour ne pas se douter de quelque chose, aussi l’espion s’en tenait-il à d’inoffensives requêtes accordées à ses travaux de peintre — et se chargeait ensuite de transformer la récolte en venin — quand il ne venait pas aussi pour profiter du jardin épanoui sous le soleil printanier, comme ce jour-là.

Une main prise par un carnet de bambou à la couture en ficelle, l’autre par un bâtonnet de fusain qui lui avait noirci le bout des doigts, l’espion se tenait accroupi près d’un petit bosquet de fraisier fleuri dont il s’appliquait à croquer les triples limbes dentelées, les bourgeons ou les drupes rosâtres jusqu’à ce que sa posture tirât de trop sur ses genoux et qu’il se redressât pour choisir un nouveau sujet d’études, butinant ainsi les plants sans jamais rien cueillir à l’instar d’une abeille esthète. À son flanc, une petite besace contenait tout son matériel de dessin, gomme mie de pain ou pierre à encre, rouleaux parcheminés et pinceaux, usée par des années d’utilisation.
Ses petits bonds de crayonnés le menèrent ainsi vers l’entrée du jardin, un chouïa à l’écart de la voie principale, à l’endroit où un adolescent blondinet campait déjà devant un arbuste endémique. Sans le déranger, et puisque son intérêt immédiat n’était pas d’entamer la conversation, Akio réitéra ses mouvements à ses côtés : il s’approcha en silence, fléchit les genoux au point que ses cheveux touchaient terre, posa son carnet par-dessus et, soulevant de la main droite une branche où pointaient des fleurs précoces, se remit à griffonner.
Oliver Bellingham
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyVen 18 Aoû - 11:04
Quand bien même Oliver pouvait être plongé dans un sujet, son corps savait comment le rappeler à l'ordre. Les douleurs de la position accroupies atteignirent, assez tardivement, son cerveau, et il se redressa brutalement, avec un petit gémissement. Sa prothèse ponctua sa remontée d'un « Cling » légèrement inquiétant, mais en secouant sa jambe, il ne remarqua pas de défaut de fonctionnement majeur. Par contre, ce mouvement de jambe portant son regard sur le sol, il remarqua soudain qu'une personne se tenait à coté de lui. Après quelques secondes de paralysie mentale, il reprit en silence une position plus naturelle et observa cette personne.

Elle (habitude d'Alryon, pour lui les personnes aux cheveux longs étaient majoritairement des femmes. Oui, il avait lui même les cheveux longs mais si l'humain était logique, le monde ne s'en porterait que mieux!) griffonnait dans un carnet, et de ce qu'il voyait, il trouvait ça très beau. Il avait lui même essayé par le passé de se mettre au dessin, mais quand il avait voulu montrer à ses enseignants des fleurs qu'il avait dessiné, ils l'avaient tous complimenté sur ses magnifiques chats... Un doute le saisit, un peu tardivement... Etait-il entré sans rien demander chez cette jolie femme... ? Devait-il s'excuser ? Mais elle dessinait, avait-il seulement le droit de l'interrompre ? Après quelques secondes, de nouveau, à rester la bouche ouverte, il finit par se reprendre. Ici, la politesse était une chose très importante, il ne pouvait pas juste ressortir sans rien dire, ce n'était pas correct, et il aurait donner une mauvaise image de son pays.

« Excusez moi... Je ne veux pas vous déranger, mais je suis désolée d'être rentré chez vous... »

Il essayait de parler doucement, en regardant le sol, et sentait le rouge lui monter aux joues alors qu'il se demandait pourquoi ce genre de chose lui arrivaient trop fréquemment...
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyDim 17 Sep - 16:24
Ce ne serait guère mentir que de préciser que, lorsqu’Akio dessinait, un édifice entier aurait pu s’effondrer derrière lui qu’il n’y aurait pas tout de suite prêté attention du moment que sa propre vie ne se trouvait pas en danger. D’abord finir son trait en cours, s’assurer qu’il n’avait pas faussé sa perspective, effacer cette petite tache sur la gauche, et ensuite seulement, le monde pouvait exister de nouveau et interférer avec ses sens. Ceci expliquait qu’il ne réagît pas au mouvement proche de lui, encore moins au cliquetis métallique sur sa droite — aucun pistolet identifié au préalable, donc rien de plus intéressant alentour que les nervures de ces feuilles sous ses doigts —, pour ne relever la tête qu’à la seconde où son voisin, qu’il n’aurait même pas regardé partir si celui-ci s’était éclipsé sans un mot, lui adressa la parole. Enfin, il était presque sûr d’être la cible de ces excuses-là, quand bien même il ne comprit pas tout de suite leur pourquoi. Avait-il été gêné de quelque façon ? Avait-il raté une insulte, un projectile, un éternuement impromptu ? Non. D’autant que, depuis sa posture basse, il n’apercevait qu’un adolescent confus, étranger à en juger par sa blondeur et son alryonnais sans faille, les pommettes couleur fraise.
Peut-être avait-il rêvé ce tintement d’acier ?
En tout cas, il y avait bien malentendu, mais plutôt sur l’identité du propriétaire de ce jardin ; et quitte à avoir été en effet dérangé dans son croquis, le peintre sentit poindre sur sa langue le goût de la taquinerie tandis que ses paupières se plissaient de malice :

« Ah, ça très grave, commença-t-il dans le même langage, puis bifurquant en ryoshimais : très grave, si ! Il faut réparer, réparer votre faute, jeune homme..! »
Retournant à l’alryonnais pour en forcer davantage l’accent vernaculaire, créant ainsi l’impression d’avoir affaire à un autochtone bien peu au fait des langues étrangères et encore moins enclin à accepter de quelconques excuses, il referma son carnet sans concession avant de se relever. Non qu’il possédât une taille capable d’intimider ses interlocuteurs, ni même une carrure d’ailleurs, cependant cette poignée de secondes devait suffire à faire son effet sur le damoiseau devant lui.

Alors, sitôt qu’il fût debout tout en serrant son carnet contre son ventre, son attitude se décomposa — tous ses muscles se détendirent, ses yeux se rouvrirent paisiblement, tête penchée sur le côté, et sa main au fusain vint s’agiter douce en signe de trêve, de quoi effacer n’importe quelle marque de malaise dans cette interaction.
« Eh, ne vous inquiétez pas, ce n’était qu’une plaisanterie, avoua-t-il dans un alryonnais bien plus fluide que le précédent, certes un chouïa coloré d’accent local, mais sans plus aucune trace de contrariété ni de méfiance. Ce jardin ne m’appartient pas ; le maître des lieux se nomme Ienobu san. Il accueille à la fois ses clients et les simples promeneurs, donc vous avez tout à fait le droit de vous trouver ici. Soyez le bienvenu. »
Il ponctua son explication d’une légère inclinaison, un salut teinté de contrition à la mode de la Cité.
« J’espère ne pas vous avoir effrayé, auquel cas je vous prie de recevoir mes plus sincères excuses. »
Quelque part, c’était certain.
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyLun 30 Oct - 21:57
Quand la personne face à lui commença à lui faire des remontrances, Oliver aurait voulu avoir le pouvoir de devenir une souris immédiatement, pour pouvoir fuir au loin et éviter une punition. Son impulsivité l'avait souvent amené dans ce genre de situation, et son père lui répétait sans cesse qu'il allait finir par avoir des problèmes, et à chaque fois que les reproches arrivaient, il craignait par anticipation ce qu'on pouvait lui demander pour faire pardonner sa faute.
Il resta immobile comme un piquet, priant tous les dieux de sa connaissance de lui octroyer l'invisibilité pour quelques secondes, le temps qu'il atteigne la porte. Face à lui, son interlocutrice se releva, serrant un carnet contre elle. Le petit blond sentait le rouge lui monter le long du corps, centimètre par centimètre à mesure que la femme se relevait. Sans vouloir la voir, il ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était belle. Selon les standards d'alryonnais. Ou juste ceux d'Oliver. Surpris par la situation, il n'avait même pas regarder la qualité de ses dessins, peut être était elle une artiste locale?
Quand la partie en face se décomposa, se moquant de sa gêne brutalement, l'étudiant sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il tangua physiquement un instant, avant que le tintement métallique de sa jambe ne le ramène à la réalité. Il se redressa soudain, la mine déconfite. Un spiritiste aurait probablement vu un bout de son âme émanant de sa bouche entrouverte. En plus la femme parlait parfaitement alryonnais, ce qui le rendait encore plus ridicule. Si il était rouge une seconde plus tôt, il devait maintenant avoir un teint proche du blanc des nuages. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre sa contenance.

"M... Me... Merci pour l'information! Je ... Je n'étais jamais venu ici, mais cette essence est rare pour un arlyonnais, je n'ai pas pu m'empêcher de venir la voir. Pas que je ne m'intéresse qu'à ce qui est rare, toutes les plantes sont intéressantes, mais je n'ai pas souvent l'occasion d'observer des spécimens frais de Ryoshima, alors,... Euh..."


Il avait débité son discours en quelques secondes, et avait réussis en quelques secondes à se perdre dans son propre argumentaire. Il ne savait même pas si on avait pu comprendre un mot de cette logorrhée sortant de sa bouche comme des pierres roulant dans la pente d'un éboulement. Il s'arrêta un instant, le regard posé sur le sol, puis se ressaisit une dernière fois.

"Excusez moi de vous avoir dérangé, je m'appelle Oliver Bellingham, j'espère ne pas avoir interompu votre activité!"

Cette excuse fut dite, elle, sur un ton presque martial, et se ponctua d'une inclinaison du jeune homme en signe de respect. Il espérait ne pas avoir froissé ou gêné la personne face à lui. Et si elle ne souhaitait pas se présenter...? L'avait-il obligé à le faire en se présentant lui-même? Pouvait-elle mal le prendre?!
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyDim 12 Nov - 12:17
Le petit tour d'Akio avait eu son effet, cependant celui-ci n'en tira aucune excessive satisfaction ; l'amusement que lui procurait la vision du sac et ressac sanguin sous l'épiderme pâle des pommettes de son interlocuteur lui suffisait, aussi n'eût-il même pas la volonté de rajouter une couche d'embarras à la situation. Une once de moquerie supplémentaire et il verserait dans la méchanceté, ce dont il n'avait point envie. À la place, il écouta paisiblement l'explication du plus jeune sans cesser d'en détailler la physionomie, curieux de comprendre d'où provenait ce  clin ferreux qu'il avait entendu avec acuité un instant auparavant. Rien, néanmoins, d'extérieur, ne laissait deviner d'objet métallique dans sa tenue somme toute exotique, rien du moins qui eût pu requérir un mouvement de jambe ou de bassin pour se déclencher — alors quoi ? Akio aimait les énigmes, certes, mais il n'aimait pas en ignorer les réponses, et celle-ci en était une qui attisait assez son intérêt pour que ses yeux paludéens ne puissent se détourner du garçon. Quelque chose au fond de lui doutait grandement qu'il s'agisse d'une arme dissimulée, car si en tant qu'espion il ne savait que trop bien que tout visage innocent cache parfois de sombres intentions, son instinct lui glissait au cœur qu'il n'y avait guère à craindre de la part de ce blondinet. Une overdose d'excuses, au mieux. Mortelle, au pire.
Du reste, et si l'on remisait l'élocution tout à la fois tâtonnante et empressée de ce dernier, il semblait bien plus intéressé par les végétaux que par l'art de la guerre, et la maladresse avec laquelle il tenta de justifier son propre goût acheva de persuader le peintre qu'il avait affaire à un chiot d'Alryon de la race la plus inoffensive qui fût. Cela admis, lui-même n'était pas certain d'avoir tout compris à cette cascade d'explications à moitié gobées, mais l'essentiel avait été saisi : ce jeune hovawart aimait les plantes, les étudiait, de surcroît, et s'était donc rendu seul en ce jardin par curiosité toute didactique, avant de tomber sur un vil autochtone prompt à abuser de son aisance pour le faire rougir et blêmir tour à tour. Et devant lequel il s'inclinait, par ailleurs, bien conscient des manières ryoshimaises en matière de salut. C'est dire s'il méritait un soupçon plus de considération.

« Bellingham Oliver san, répéta Akio calmement, sa langue roulant malgré lui sur ces sonorités étrangères qui coulaient liquide, il n'y a pas eu de dérangement, rassurez-vous, je ne faisais que griffonner. »
Glissant alors son carnet sous son aisselle avant d'abaisser les mains pour les placer devant ses cuisses, il s'inclina d'un cran en retour afin de s'introduire et ne se redressa qu'une fois sa présentation achevée : « Mon nom est Shimada. Enchanté de faire votre connaissance. »
Un fin sourire innocent fut joint à ces paroles, de quoi entériner le fait que nulle autre tentative de le brusquer ni de l'intimider ne serait accomplie à ses dépens. Ne serait-ce que pour l'instant, jusqu'à ce que le regard du peintre avisât la présence, sur sa gauche, de l'herboriste qui traversait non loin sous la coursive couverte de sa propriété, une domestique collée à son ombre. L'idée qui s'ensuivit fut prévisible, mais sans arrière-pensée, ce qui s'entendit au ton prévenant dont il usa au moment de désigner le vieil homme d'un mouvement de poignet.
« Souhaiteriez-vous rencontrer maître Ienobu ? Il semble que vous êtes versé dans le même domaine... peut-être pourrait-il vous en apprendre davantage sur cette essence rare ? Mes piètres connaissances en botanique vous seront malheureusement inutiles sur ce point, ajouta-t-il comme doux mensonge tandis qu'il courbait l'échine en un geste navré, pardonnez mon ignorance... »
Quelque part, il avait du temps à perdre. Et puis, de toute façon, il avait aussi à passer le bonjour au savant, donc autant saupoudrer ces politesses d'une bonne action supplémentaire à l'égard d'un poussin isolé.
Oliver Bellingham
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyJeu 7 Déc - 21:56
"En... Enchanté Shimaba...-san"

Oliver était vraiment soulagé de savoir qu'il n'avait pas interrompu quelque chose d'important. Le sourire accompagné de la proposition de rencontrer le maitre des lieux lui redonna soudain une vague de courage. Le propriétaire des lieux devait en savoir plus sur ces plantes qu'il n'avait jamais vu, voir sur leurs propriétés médicales, en peinture, ou dans n'importe quel domaine. Il était toujours avide de nouveaux apprentissages, et varier les enseignants permettaient d'en accumuler toujours plus.

"Ce... Ce serait avec plaisir! Merci beaucoup pour cette offre! Je ne sais pas comment vous remercier."

Il était très sincère, et peut être un chouilla trop enthousiaste, les mots étaient sortis de sa bouche comme les balles d'un fusil. Tient, pourquoi avait-il pensé à ce mot...? Est ce que cela avait un lien avec un bruit métallique qu'il avait perçu très subtil. Il connaissait tous les bruits de ses prothèses, à force, et il était persuadé que ça venait d'ailleurs. Il jeta un coup d'oeil autour de lui, mais rien ne lui semblait avoir pu émettre un tel bruit... Mais avec autant de plantations et de buissons, il aurait surement été facile de se dissimuler dans ce jardin.
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyMer 13 Déc - 15:13
Si le trouble dans l’élocution du jeune garçon rémanait, Akio put néanmoins constater l’éclat ravivé au fond de ses yeux en panique. Ainsi donc, il avait tapé juste en proposant cette entrevue avec le fameux herboriste, d’autant qu’il appréciait toujours voir l’enthousiasme des apprenants, surtout lorsque ceux-ci versaient dans l’art botanique. Un humain intéressé par les plantes — comment peut-on se révéler mauvais alors que l’on fréquente des jardins à l’instar d’un musée vivant ? Ce petit chiot lui était sympathique. Mystérieux mais sympathique, quand son extrême gratitude ne fut pas sans amuser le peintre dont le sourire mutin se ralluma aussitôt, infime plissure sur son visage.

« Eh, ne vous en faites pas, nous aurons tout le loisir de réfléchir à cette question plus tard..! »
Pas qu’il eût prononcé ces mots sur le ton de la menace, non. Il n’avait présentement aucun intérêt à mettre cet étudiant dans l’embarras en le mêlant à d’obscurs services, cela aurait été un brin trop cavalier, cependant l’idée de lui coller dans le cœur le serment d’une dette, aussi infime fût-elle, lui offrait éventuellement une carte supplémentaire à jouer lorsque les circonstances s’y prêteraient.
Il rangea lors son carnet et ses outils de dessin dans sa besace puis, relevant la tête vers son interlocuteur, avisa son mouvement pour observer les environs. Se sentait-il encore mal à l’aise ou bien jugé par les autres visiteurs de la propriété ? Hormis un couple de vieilles femmes occupées à discuter à l’ombre des rhododendrons et un domestique chargé de l’entretien des platebandes, il n’y avait aucun individu visible à la ronde, d’où la curiosité d’Akio à l’instant où il reprit, le crâne penché sur le côté :
« ...Hm ? Quelque chose vous embête ? » Songeant aussitôt que cela pouvait être dû à son statut d’étranger, il interpréta sa propre interrogation : « Vraiment, vous n’avez à vous inquiéter de rien. Tous les passionnés de nature ont leur place ici et ce lieu est un havre de paix. Si vous voulez bien me suivre... »
Et lestement, dans un flot de vêtements et de tissu souple, le peintre contourna son nouveau compagnon afin de rejoindre un sentier de pierres plates aménagé un peu plus loin qui conduisait à la maison principale, tout en cultivant l’espoir secret de réussir à obtenir un rabais sur le prix des simples auprès de son fournisseur préféré...

P.-S.:
Oliver Bellingham
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyVen 12 Jan - 23:05
Oliver entendit son interlocutrice le rassurer, comme si il était inquiet au sujet de l'entrevue qu'il venait de se voir offrir. Il était le seul à avoir entendu ce bruit ? A force de guetter la moindre anomalie dans ses prothèses, de peur de les voir tomber en panne au pire moment, il avait peut être finit par devenir complètement parano avec ce genre de son... Il avait du se faire des idées, il n'y avait rien d'autre que lui dans ce magnifique jardin qui avait pu produire un tel son. Ou alors, une prothèse avait un dysfonctionnement inédit... Il allait falloir qu'il les ménage dans le doute.

Quand il voulut répondre, la jeune femme le dépassa, et il ne put qu'admirer sa beauté, et les vêtements élégants qu'elle portait. Dans sa famille, les vêtements devait avant tout être utils, ils n'avaient jamais eu assez d'argent pour avoir de très jolis vêtements. La tenue du dimanche d'Oliver n'était qu'une seconde main, bien qu'elle fasse largement l'affaire, et même si il en avait eu la possibilité, le jeune homme n'aurait sûrement jamais fait l'effort de mettre beaucoup d'argent dedans. En cet instant, il le regrettait... Il s'épousseta rapidement, dans une vaine tentative de rendre ses vêtements plus acceptables pour la rencontre qui l'attendait. Son uniforme ! Il n'aurait jamais pensé dire ça un jour, mais pour la première fois de sa vie, il aurait aimé pouvoir arborer fièrement son tout nouvel uniforme, encore presque neuf. Oui, il l'avait encore eu de seconde main, mais il fallait reconnaître qu'il avait fait une bonne affaire. Certains jeunes nobliaux n'avaient pas forcément en tête la valeur réelle de leurs vêtements, ni la valeur véritable d'une tournée de bière, ce qu'il avait su tourner en sa faveur.

Alors qu'il suivait sa guide dans les sentiers très odorants de ce magnifique jardin, Oliver se surpris lui même à fermer un peu les yeux pour tenter de capter toutes ces odeurs, et de les reconnaître. Et à chaque fois qu'il ouvrait les yeux, cette impression d'avoir changé de jardin, de tableau, en voyant les fleurs changer de couleurs ne cessait de l'emmerveiller. Il avait hâte de recontrer l'homme qui avait pu organiser un endroit aussi magnifique. Et si il pourrait peut être négocier le moyen d'y revenir après le début de ses études, pour des travaux d'études, ou juste pour appliquer ses nouvelles connaissances. Oh oui, cet endroit se révélerait un peu plus chaque fois qu'il viendrait, avec de nouvelles connaissances, de nouvelles idées d'application.

Son regard parcourait à toute allure les environs, quand il capta un reflet inhabituel. On aurait dit... Du métal ?

« Shimaba-san... »

Il se reprit rapidement. Il n'avait rien vu de concret, c'était surement un support pour une plante, un panneau d'indication, ou un outil pour le jardinage, il n'y avait aucune raison que ça ait le moindre rapport avec le bruit. Il se faisait vraiment trop d'idées. Mais il avait appelé sa guide, il fallait qu'il trouve rapidement une excuse si il ne voulait pas passer pour un imbécile ! En espérant qu'il ne soit pas trop tard...

« Concernant Maître Ienobu... Depuis combien de temps tient-t-il ce jardin, certaines plantes, me semblent bien plus prolifiques que les pieds que j'ai déjà pu voir en Alryon ! Je me demandais si ils pouvaient être plus âgés ou si le climat avait permis cette expansion ? »

Bien, belle parade. Et puis en vérité, c'était une vraie question ! Il aurait préféré la poser directement au propriétaire des lieux, mais il remercia quand même intérieurement sa curiosité dévorante pour lui avoir permis de rebondir aussi vite !
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptySam 20 Jan - 12:15
Remontant le sentier de gravillons blancs qui séparait le carré des plantes médicinales et celui des bosquets d’ornements, où les hortensias en boutons auguraient déjà de l’approche de l’été, tandis que plus loin, le long d’une coursive couverte, un rideau de glycine blanche marquait la frontière avec les bâtiments communs et la résidence en tant que telle, Akio sortit de sa besace son éventail qui agita nonchalamment, comme s’il faisait venir à lui les senteurs environnantes pour s’en nimber durant sa marche. Les corolles par myriades, tout autour de lui, n’étaient pas sans lui inspirer des tableaux à l’instar de poèmes, des touches de couleurs simples jetées sur une feuille à la manière de ces peintres alryonnais, pour suggérer le mouvement des pétales dans la brise plus que pour les détailler, et ses doigts le démangeaient de tenir un pinceau tandis que sa main libre, à peine relevée, mimait les gestes qu’il ne manquerait pas d’exécuter s’il possédait une toile sous le nez autre que celle de son éventail. Un pas en retrait de lui, la présence du jeune Oliver attirait l’attention des autres visiteurs qui s’étonnaient de ce qu’un étranger se tînt si proche d’un autochtone, à moins que ce ne fût le léger bruit qui émanait de lui à chacun de ses pas qui leur fit relever la tête tels des oiseaux curieux — ce qu’Akio mettait sur le compte de pièces de monnaie ou des deux objets métalliques s’entrechoquant au fond de ses poches. Lorsqu’il entendit son nom, il inclina la tête en arrière avec un petit son de gorge qui attestait son écoute, mais attendit cependant la fin de la question pour se tourner correctement vers son interlocuteur.
Que ce dernier fasse ainsi l’éloge des plantes ryoshimaises aurait eu de quoi enorgueillir le cœur des indigènes ; celui du peintre, au même instant, s’était empli des souvenirs qu’il avait de l’endroit, à la recherche de connaissances à lui fournir. Quelques secondes, il réfléchit yeux au ciel, puis dodelina de la tête avant de répondre :
« Hm, environ... soixante ans, si je ne me trompe pas ? Ce jardin a toujours appartenu à son clan ; le fondateur l’avait construit comme cadeau de mariage à son épouse, il y a cinq cent ans. Et c’est un des rares qui aient survécu à la Dislocation, ce qui explique la présence d’espèces aujourd’hui presque disparues ou le prolificage, oui, comme vous dites. Cette spécificité a convaincu l’aïeul de Ienobu sama, à l’époque, d’y ajouter ce caractère de conservation et de primeriser... prio-...tiser ? la variété des plants plutôt que l’agencement esthétique. Je crois que cela explique que peu de gens le considèrent comme un lieu de promenade, mais plus comme un musée végétal..? » Ou un marché, pour certains autres. Mais Akio préféra garder la nuance pour lui. « Et il doit y avoir un peu de climat aussi, oui, les botanistes vous l’apprendront mieux que moi », ajouta-t-il sur une note entendue, alors qu’ils approchaient les escaliers menant aux intérieurs.

Arrivés là, Shimada releva délicatement le bas de son kimono afin de se délester de ses sandales directement à l’emplacement prévu, dans le coin d’une dalle de bois aux côtés d’autres paires de chaussures. Dessous, ses tabi pointaient blanches sur les lattes brunes. Il s’inclina, l’air un brin désolé.
« Je crains qu’il ne faille vous déchausser, Bellingham san. Pour ne pas endommager le sol et les tatamis, vous savez... Si vous n’êtes pas habitué, voulez-vous que je demande des chaussons ? »
Oliver Bellingham
Oliver BellinghamNew Cresthill
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyLun 22 Jan - 19:01
60 ans?! C'était plus vieux que son père! Pour le jeune Oliver, cette période semblait une éternité! Mais quel âge pouvait donc avoir le maitre des lieux? il commença à l'imaginer comme un vieux fripé et tremblotant. Ce n'était pas très gentil de sa part, mais les veilles personnes qui étaient venus chez son apothicaire quand il travaillait pour lui ressemblaient souvent à ça, et comme il n'avait lui même jamais connu ses grands parents, il avait une image un peu faussée de la vieillesse. Et ce n'était pas les doyens des facultés, souvent peu habitués à l'activité physique et s'accrochant à leur place plus surement qu'une mauvaise herbe, qui avait redoré le blason des personnes âgées dans son esprit...

Quand à l'idée que ce jardin avait lui, plus de 500 ans, donna carrément le tournis un instant à Oliver. C'était seulement possible? Survivre à la Dislocation? On lui avait tellement parlé des conséquences de ce terrible évènement qu'il n'avait jamais pensé que quelque chose avait pu y survivre. Bon, à part l'humanité, mais elle avait eu besoin de s'adapter pour ça. Ces plantes, à l'inverse, n'avaient peut être même pas remarqué la catastrophe planétaire qui les avait touché. C'était vertigineux, il ne trouvait pas d'autre mot. Aucune de ces plantes n'avaient été sélectionnées par cet évènement? Comment n'avait-il pas entendu de ce lieux avant? Il fallait étudier les différences entre les plantes de ce jardin et leurs homologues sur d'autres blocs, avec ceux qui avaient subis la Dislocation! Tellement de champ d'étude défaillaient devant ses yeux qu'il faillit percuter son guide quand celui-ci se déchaussa. Heureusement, son subconscient l'arrêta à temps, et le ramena à l'instant présent.

"Ah oui, se déchausser!"


Il avait entendu parler de cette coutume de Ryoshima, de la part de son père. Ce dernier avait faillit rentrer dans la maison de son client avec ses chaussures, et au vu du drame qu'il avait provoqué, il avait toujours tenu à ce que ses enfants ne reproduisent pas son erreur. Malgré cette précaution, il n'avait pas transmis à ses enfants le moyen de se déchausser avec élégance, comme Shimaba-san... Il se sentit un peu ridicule à se dandiner comme un caneton qui apprends à marcher pour retirer ses chaussures alryonnaises, pas du tout adaptées à un tel exercice en position verticale. Pour ne rien arranger, sa jambe droite était moins stable qu'une jambe de chaire et de sang, et il s'appuya rapidement sur un mur quand son équilibre menaça de le faire tomber. Il ne preta pas du tout au fait que ses mouvements relevait son pantalon, révélant le secret de sa jambe.

Quand il réussit enfin à se mettre en chaussettes, blanches malgré quelques taches vertes pâles qu'il n'était pas parvenu à faire disparaitre après avoir couru en chaussettes dans un champ. Il avait eu peur à l'époque de mouiller sa prothèse, qui venait d'être installé et avait préféré sacrifié ses chaussettes. Enfin sacrifier... Il n'allait pas un jeter un vêtement non troué ... Sa mère l'avait repris, et lui avait assigner cette paire, pour qu'il assume sa bêtise. Elle n'avait pas du se rendre compte qu'il ne prêtait pas vraiment d'attention à ce genre de détails lorsqu'il était en public.
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyMer 24 Jan - 22:35
L’invitation à retirer ses chaussures parut arracher le garçon à sa rêverie éveillée, et le sursaut de stupeur qui fut le sien amusa autant Akio que les mimiques un peu gauches, un peu instables, qu’il multiplia jusqu’à trouver une poutre assez épaisse pour le soutenir pendant qu’il luttait contre ses lacets. Afin de ne pas vexer son compère en exposant sa moquerie — certes dénué de toute mesquinerie —, le peintre se réfugia derrière son éventail le temps d’effacer la risette alacre qui venait d’éclore sur sa bouche, néanmoins si elle se ternit si vite ce ne fut pas en raison de sa capacité à recouvrer instantanément sa contenance mais bien de la vision qu’il eut en cet instant de la cheville de l’étudiant. Et une cheville pareille, il n’en avait jamais vu d’aussi singulière de son existence. Les poètes écrivent volontiers des ballades et se pâment pour cette articulation-là, sauf qu’ici il n’était pas affaire de chair ou de sensualité, non, puisqu’il ne s’y dévoilait que la froideur et la rigidité du métal. Nul bout de peau, Shimada en était certain, et en conséquence une foultitude de questions qui lui fit pencher la tête sur le côté.
Qu’était-il arrivé à cet adolescent pour qu’il perdît ainsi son membre ? Qui était-il donc pour pouvoir s’offrir une telle prothèse, sans doute bien plus sophistiquée que les jambes en bâton que se traînaient les infirmes sans le sou comme il en croisa quelquefois lors de son apprentissage ? Et quel entretien méticuleux un artéfact pouvait exiger afin d’en maintenir les qualités motrices au jour le jour ? En un clin d’œil Akio se transposa à son âge, s’imagina avec une jambe en moins pour n’importe quel motif — Zane ne l’aurait sûrement pas ramassé, s’il avait été amputé de la sorte — pourtant, il était certain qu’il n’aurait jamais abandonné la peinture, au contraire, privé du pouvoir de courir il se serait à l’évidence abîmé encore plus profondément dans le dessin. Kami sait quel genre d’épreuves ce chiot blondinet avait dû endurer à cause de ce handicap, quels obstacles entre lui et cet insignifiant parquet en bois de pin qui l’avait obligé à se tortiller sous les yeux d’un étranger ! À cette pensée, ce dernier sentit fleurir à son égard une pâquerette d’empathie dans la gâtine boueuse de son esprit.

Ainsi donc, le son mécanique qui les avait accompagné depuis qu’ils s’étaient adressé la parole trouvait sa source dans ce membre d’acier : la clef de l’énigme qu’Akio n’aurait guère envisagée s’il ne l’avait pas découverte de ses propres yeux. Cependant il ne fit aucune remarque à ce sujet et, constatant l’état des chaussettes du damoiseau, se fendit d’un nouveau sourire qu’il ne prit pas la peine de camoufler.
« Merci à vous pour votre diligence... Veuillez rester près de moi ou l’on risquerait de vous congédier si vous n’êtes pas connu du maître des lieux. Nous sommes ici chez lui, après tout. »
Il accompagna cette mise en garde d’une brève inclinaison de connivence, puis emprunta la coursive couverte qui menait à la résidence intérieure. Sur le chemin, un domestique nettoyait le sol avec un chiffon pendant qu’un autre astiquait les rambardes de bois qui ornaient le passage.
« Excusez-moi, les interrogea le peintre avec déférence, dans sa langue natale, Ienobu sama est-il disponible pour recevoir une visite ? Je souhaiterais lui présenter quelqu’un qui voue une grande admiration à son travail. »
Le serviteur au chiffon se redressa sur ses genoux, avisant l’allure entière des deux inconnus, et amorça sa réponse de trois vigoureux hochements de tête.
« Bien sûr, gaka sama. Vous le trouverez dans son bureau d’études, au fond de l’aile est. Voulez-vous que je vous y conduise ? »
Mimant la gêne en agitant ses mains, Akio lui adressa une nouvelle courbette.
« Merci à vous mais c’est inutile, je connais le chemin. Bon courage pour votre travail. »
Il reçut en retour un salut au moins aussi poli que les lattes sous ses pieds, après quoi ils poursuivirent leur avancée, direction le soleil levant. Cette brève conversation lui rappela par ailleurs un point essentiel qu’il se hâta de confier à Oliver pendant qu’ils approchaient de la pièce où les accueillerait le vieux botaniste, présentement occupé à entretenir un bonsaï de genévrier.
« Ah, il est vrai que maître Ienobu parle peu la langue commune... Je vous servirai d’intrepètre, alors n’hésitez pas à vous exprimer comme vous le souhaitez. »
Un interprète qui fourche sur le nom de sa fonction, ça commence bien. Mais c’est mieux que rien ?
Oliver Bellingham
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyLun 5 Fév - 19:20
Une fois en chaussette, Oliver commença à avancer doucement dans les couloirs, en suivant son guide. Il louchait sur tout ce qui l'entourait, c'était tellement différent de ce qu'il avait connu en Alryon, le bois n'avait même pas la même couleur! Il devait avoir l'habitude d'une essence différente ici, ça vaudrait le coup de se renseigner sur ça en rentrant, pour ses cours. Il nota ça dans un coin de sa tête, en espérant que cette information ne se perde pas au milieu des centaines de questions qui occupaient déjà son esprit avec ce magnifique jardin.

Après avoir parlé à ce qui devait être des domestiques, son guide lui proposa de lui servir... D'interpète. Bon, c'était peut être pas aussi bien qu'une interprète, mais ça serait toujours plus utile que sa maitrise du ryoshimais... Parce que là, son niveau n'était pas faible, mais plus proche d'inexistant. Il était impressionné de ces gens qui parlaient plusieurs langues, alors qu'il existait une langue commune. Peut être parce que ça l'arrangeait bien de ne pas imaginer qu'il pourrait faire de même en travaillant... Il avait une classe à impressionner à l'Université, et il n'y parviendrait pas en parlant ryoshimais uniquement! La majorité de ses fruits de nobles devaient parler plusieurs langues depuis qu'ils marchaient grâce à leurs profs particuliers, ou leurs nourrices …

"C'est une offre très généreuse de votre part, merci beaucoup!"


Par contre, plus le temps passait, plus il commençait à craindre qu'à la fin de cette petite excursion, on lui demande une indemnisation financière. Interprète c'était un métier après tout, il serait bien orgueilleux de demander à ce qu'on lui fournisse ce service sans fournir de compensation. Mais pour les compensation financières... Ca lui ferait un peu mal de passer son salaire du jour dans une seule excursion... Alors que son regard papillonait, il ne put s'empêcher de remarquer quelqu'un taillant un arbre minuscule, qui ressemblait un peu à un genévrier, mais en... différent. Il ne put s'empêcher de faire une remarque à haute voix.

"C'est drôle, cet arbre ressemble à un genévrier, mais il est bien trop petit pour être un arbre adulte, sans avoir l'air d'être une jeune pousse... C'est une espèce spéciale d'ici probablement..."

Non, il n'avait jamais entendu parler de bonsaïs, il avait pu voir à son arrivée à Alryon des petits arbres, mais était partit du principe que c'était des arbres malades, ou d'une espèce particulière dont il n'avait pas encore entendu parler.
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyDim 11 Fév - 23:22
L’offre n’avait pas manqué d’enthousiasmer sa cible — pas que le peintre ait cru que son acolyte aurait pu refuser sans devoir couper court à la promenade entière — et, face à une telle expression de reconnaissance, Akio sentit un nouveau sourire docile s’alanguir sur ses lèvres qu’il dissimula sous sa manche à l’instar d’une demoiselle. Ses propres raisons de venir en aide à ce petit labrador d’Alryon n’étaient pas des plus claires, il en avait lui-même conscience, pour autant il ne se voyait pas décliner uniquement par dédain ou pour convenir à son flegme naturel. Quelque part au fond de son esprit, il se trouvait curieux de connaître la manière dont un inoffensif étudiant étranger pouvait se comporter face à des autochtones un poil revêches, d’étudier les techniques d’adaptation de l’un par opposition à la résilience de l’autre et, surtout, d’expérimenter ce nouveau rôle d’entremetteur d’un genre particulier, si éloigné de ses habitudes comme de ses considérations. Une sorte d’exercice intellectuel, somme toute, de quoi récolter quelques rumeurs bienvenues et de s’attacher la gratitude de ce jeunot malmené par la vie. Compatissant, l’espion ? Il aurait aimé se savoir dénué de tout bris de sympathie à cet égard, pourtant il aurait menti en prétendant n’en avoir que faire — trop peu friand par nature de socialisation pour agir de la sorte sans y dénicher une once d’agrément.

La remarque sur le genévrier — enfin, ce qu’Akio traduisit comme étant l’équivalent en langue commune du toshō, faute d’en connaître le terme spécifique — l’étonna de prime abord, avant qu’il ne se rappelât que la culture du bonsaï, en tant que patrimoine intrinsèque de Ryoshima, ne s’était que peu exportée chez les horticulteurs des autres blocs. N’étant pas expert, il n’aurait pu toutefois renchérir à ce commentaire pour dire autre chose qu’une banalité, aussi préféra-t-il acquiescer muet et laisser en temps voulu le soin au vieux Ienobu d’enseigner son art. Celui-ci, d’ailleurs, ne releva même pas la tête lorsque le binôme bigarré apparut dans son champ de vision, trop stoïque ou trop indifférent peut-être, et en réponse à ce modèle de concentration Shimada fit signe à Oliver de rester silencieux jusqu’à nouvel ordre, d’un doigt devant la bouche, et de se placer derrière lui. Après quoi il s’avança à l’entrée de la pièce, s’agenouilla de l’autre côté du fusuma entrouvert, puis salua le maître des lieux selon une formule consacrée dans l’idiome local :
« Que votre âme jamais ne fane, Ienobu sama. Comme toujours, votre jardin est à l’image de ce ciel de mai, aussi radieux qu’inoubliable.»
Il ne reçut pour seule réplique que le son métallique des sécateurs que l’on actionnait. Au moins n’était-ce pas un grognement d’irritation, ce qui annonçait donc la relative bonne humeur du botaniste.
« Je suis des plus désolés de venir ainsi vous importuner, cependant une rencontre en ces lieux avec un jeune étudiant en botanique, venu expressément d’Alryon pour les visiter, m’enjoint à vous demander si vous auriez un instant à lui accorder. Je ne peux décemment me suppléer à votre science en la matière... et ses interrogations sont fort passionnées. »
Fut-ce la mention de la Cité voisine qui titilla l’attention du savant ou bien la flatterie en règle qui l’extirpa de son activité, Akio n’aurait su parier, mais il vit distinctement le mouvement du poignet de son hôte qui les invitait à prendre place sur les coussins à l’intérieur de la salle, le tout sans plus de paroles.

D’un hochement de tête soulagé, le peintre indiqua à son cadet de le suivre.
L’espace délimité par dix tatamis, d’une sobriété sans pareille, n’accueillait en tout et pour tout que trois bonsaïs et un vase bleu laqué, au fond, dans une petite alcôve, où une pivoine blanche solitaire se dressait solennellement. La lumière s’était déposée le long d’un fin rectangle qui s’interrompait juste derrière le méticuleux propriétaire, tandis qu’il n’existait comme autre décoration qu’un rouleau calligraphié au-dessus de la table de travail, encré du caractère 咲, sa, d’un pinceau épais et suave. Ce n’était pas la première fois qu’Akio s’installait ici pour s’entretenir avec le vénérable, néanmoins le dépouillement de l’endroit et cet idéogramme simple plaqué là-haut, impérieux, n’avait jamais cessé de lui déplaire. Quand on habite un jardin aussi grandiose, l’on s’attendrait à vivre dans des pièces aussi fastes et fleuries, mais tout ici semblait en appeler à la plus grande austérité. Curieux décalage.
« Shimada san...» finit par prononcer Ienobu en se retournant, comme s’il prenait enfin conscience de la présence du duo près de lui. « Votre verbe n’a rien perdu de sa fraîcheur... quand bien même introduire ici un étranger n’est pas dans vos habitudes. Un étudiant, dites-vous ? » À ces mots, il posa ses lames sur le meuble et l’espion sentit l’inconfort refluer dans les angles morts. « Que puis-je donc lui apprendre qui ne lui sera pas enseigné durant ses classes, hum ? »
Shimada se tourna aussitôt vers l’intéressé afin de faire relais :
« Ah, Bellingham san, il aimerait connaître vos intentions. Comment... ce que vous souhaiteriez apprendre de lui, si cela est différent de ce que vous travaillez à votre école. »
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyVen 1 Mar - 11:33
La jeune femme qui le guidait jusqu'à Maitre Ienobu lui fit signe de se taire, et Oliver tenta de sceller ses lèvres, se rendant compte qu'il avait parlé sans vraiment y faire attention. Il avait conscience de l'importance de la politesse à Ryoshima, il fallait qu'il se concentre un peu plus... Il laissa sa guide passer devant lui, et l'écouta parler dans cette langue qui lui était tellement étrangère. Il essayait de garder une contenance vue de l'extérieur, mais sa situation était assez inconfortable... D'un geste de tête, on lui fit soudain signe d'entrer, après un temps qui lui sembla une éternité.

À l'intérieur, ce qui le surprit en premier fut le dépouillement des lieux... Certes, un jardin aussi majestueux devait être difficile à entretenir, et nécessité de nombreux investissements, mais était-ce vraiment au point où il ne pouvait presque pas se fournir en meubles de qualités ou en décoration ? Il y avait bien des dessins, mais tout était en noir et blanc, il avait l'impression d'être dans un monastère... Et encore, la majorité des monastères devaient être plus fournis en décoration que cette pièce. Le bloc n'avait peut-être les mêmes ressources qu'Alryon pour ce type de pratique ? Mais dans ce cas, la logique ne voudrait elle pas que les importations de son père soient principalement orientées vers la décoration ? Ce n'était clairement pas le cas, heureusement pour son dos ceci dit. Et pour la sécurité de sa famille. La décoration pouvait facilement rapporter gros avec de petits objets, et les pirates étaient friands de ce genre de marchandises.

Au milieu de la pièce, celui qu'il identifiait comme Maitre Ienobu se fondait très bien dans ce paysage, austère comme lui. Les lames qu'il tenait en main ajoutaient une aura au vieil homme, qui inspirait bien plus le respect que la majorité des vieux enseignants de l'Académie d'Alryon. Il n'était pas impossible que cette aura vienne aussi un peu de ce que l'étudiant avait aperçu du magnifique jardin, mais peu importe.

Quand on lui demanda soudain ce qu'il voulait demander à ce vieil homme, une foule de questions se pressèrent dans son esprit, créant soudain une mini-tempête, dont il peinait à tirer une seule question. Il laissa donc un petit silence, alors que ses joues devaient reprendre des couleurs, ou en perdre, il n'était même plus sur de ses sensations physiques. Ce dont il était sur, par contre, c'est du cri qu'il ne parvint pas à retenir quand quelqu'un d'inconnu débarqua dans son dos, en se mettant à parler en ryoshimais dans un ton qui lui semblait assez agressif. Il l'avait pris par surprise, ça ne se faisait pas ! Est ce que ça pourrait être un employé en proie avec un problème à l'extérieur... ? En-tout-cas, en dehors de son cri de surprise, l'ambiance était soudain devenue très pesante, glaciale même...
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyDim 10 Mar - 14:38
À aucun moment Akio n’aurait-il pu penser que cette modeste interrogation, aussi bancale fût-elle dans sa formulation, pût provoquer pareille réaction. Bien sûr, il n’entendait pas par là le silence immédiat qui s’empara de son interlocuteur, tout à l’honneur de ce garçon au contraire qui, plutôt que de répliquer à la va-vite en se précipitant sur une phrase qu’il pourrait regretter, prenait sans doute le temps de réfléchir à ses mots — ou de calmer son stress. Non. Il songeait plutôt à l’agitation lointaine qu’il captait du dehors, aux plaintes confuses en provenance du jardin et qui semblaient indiquer que le personnel ou les visiteurs avaient soit très mal pris son usage des prépositions, soit faisaient face à une situation inhabituelle, de celles qui parviennent à fissurer d’un coup le masque policé des indigènes ryoshimais. En lui le peintre ne s’en inquiéta guère, encore que l’espion demeura sur le qui-vive par précaution. Bien lui en prit, car cela empêcha son corps de sursauter à l’instar de son voisin lorsque fit irruption par l’embrasure des panneaux coulissants un individu à demi essoufflé, que Shimada reconnut comme étant le domestique au chiffon à qui il avait demandé deux réponses auparavant si le maître était disponible pour les recevoir.
« Ienobu sama !! D-des malfrats, dans le jardin..! Ils sont en train d’arracher tous les simples, que faisons-nous !? »
Le visage grave, Akio se garda de répliquer quoi que ce soit qui eût trahi ses soupçons. Que des bandits s’en prennent à un musée botanique avait de quoi surprendre, mais qu’ils ne soient venus que pour détruire des parterres de plantes médicinales l’étonnait encore davantage, tant ce domaine était éloigné des cibles usuelles des voleurs et autres brigands de piètre valeur. S’ils escomptaient se faire de l’argent en revendant la récolte, ils feraient mieux de ramasser les plants ornementaux et rares, bien plus précieux aux yeux d’amateurs peu scrupuleux que des fleurs de mélilot ou des tiges de prêle. Par ailleurs, le vieux botaniste partageait ce sentiment d’étrangeté, au-delà de la colère glaciale qui l’envahissait à la pensée de son trésor dévasté, et quoique sa figure n’en montra aucun signe, sa voix vibrait d’impériosité quand il répliqua :
« S’en sont-ils pris aux promeneurs présents ?
— Non, maître. Ils ne sont pas rentrés par la porte principale, mais semblent avoir emprunté les issues de service.
»
Dans sa paume parcheminée, les lames luisaient d’un éclat sinistre, traduisant sa volonté de s’en servir si nécessaire pour défendre son domaine. Ce que Shimada craignait par-dessus tout, tant le résultat d’un affrontement entre un vieillard contemplatif et un malhonnête homme ne pouvait relever du miracle.
« Bien. Avec Shigure, faites évacuer les lieux et prévenez les miliciens. Jeunes gens — il baissa le regard vers le duo face à lui tandis que le serviteur repartait après un salut —, je suis navré de devoir couper court à notre conversation… Il serait préférable que vous restiez à l’abri jusqu’à la fin de cet incident ; cette pièce ne devrait pas les attirer. »
Négligeant momentanément de faire la traduction à son cadet, le peintre se releva lors sur ses genoux avec désarroi cependant que Ienobu se remettait debout de son côté, avec toute la masse de ses années visible dans ses rotules.
« Eh, que comptez-vous faire ? »
Certes il ne manquait pas de lucidité au point de ne pouvoir deviner les intentions de l’ancien, pourtant il espérait que cet accès d’inquiétude pût lui faire reconsidérer sa stratégie ou, tout du moins, gagner un peu de temps sur l’urgence de la situation. Avec un soupir fatigué, le savant retrouva son équilibre et s’avança vers l’ouverture en répondant, presque l’air de rien :
« Savoir ce qu’ils veulent. »

Ce ne fut qu’à l’instant où le regard d’Akio retomba sur Oliver, à la faveur du déplacement de leur hôte, que celui-là avisa la pâleur de son faciès. Lui retranscrire l’ensemble du dialogue ne serait point utile à la résolution de cette histoire, aussi préféra-t-il s’en tenir à la base en de telles circonstances, a fortiori parce qu’il ne revenait pas à un étranger, simple étudiant de surcroît, de prendre des risques pour une affaire qui ne le concernait en rien.
« Ne bougez pas : il y a du danger dehors. Vous êtes en sécurité ici, restez. »
Quant à lui, il foula au pied la recommandation du botaniste en terminant de se redresser pour quitter la salle, tout à la fois préoccupé d’abandonner un grand-père à la menace — s’il mourrait maintenant et que le jardin était détruit, récolter ses ingrédients fétiches deviendrait beaucoup plus complexe — et curieux de connaître les véritables motivations de ce groupuscule. Au vu de sa propre désobéissance, néanmoins, qui serait-il pour reprocher au blondinet d’en faire de même ?
Oliver Bellingham
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyMer 17 Avr - 18:40
Perdu semblait à Oliver un mot trop faible pour décrire les dernières minutes qu'il venait de vivre. Au milieu d'une agitation, dont il ne comprenait absolument rien, il se sentait comme un oiseau au milieu d'une tempête, sans aucun contrôle sur sa trajectoire. Il espérait juste ne pas se prendre un mur, ou alors, pas trop vite... La seule phrase de sa traductrice acheva de le paralyser de panique, puisqu'on lui disait de rester en sécurité, loin du danger. Du danger... Quel danger? Qu'allait-il leur arriver? Mais sa paralysie fut de courte durée, quand son interprète se leva, et bafouant ses propres règles, se dirigea vers l'extérieur. Il restait donc deux solutions au jeune homme: Rester dans une salle, seule, sans personne pour lui expliquer ce qu'il se passait, sans possibilité de communiquer avec 90% des personnes que contenait cette demeure, à attendre la fin de la tempête, ou bien suivre sa seule source d'information et tenter d'aider son hôte. Bon, et bien, une solution se démarquait, et la porte n'eut pas le temps de se refermer sur lui, puisque sa main de métal la retint presque aussitôt.

"Shimaba-san, si vous sortez, je viens avec vous."

A l'extérieur, il remarque son hôte se dirigeant, au loin, vers un attroupement de personnes. Il remarqua, même à cette distance, les plants que les inconnus tenaient dans leurs mains. Des vandales?! Dans un jardin aussi somptueux?! Il ne le permettrait pas! C'était hors de question! Il fallait être fou ou inconscient pour endommager un si bel endroit, e il fallait surtout y mettre un terme sans attendre! Peut être qu'en prenant quelques secondes de lus de réflexion, il aurait pu se rendre compte que les plants avaient un point commun, qui aurait pu le diriger sur leurs potentiels intentions, mais il ne prit pas ce temps, et se retrouva à foncer façon boulet de canon vers l'attroupement. Il aurait aussi pu penser au fait que seul, il n'avait aucun moyen de comprendre ce qu'il se passait ou de se faire comprendre, mais, encore une fois, cela aurait impliquer qu'il prenne quelques secondes de réflexion. Et sa colère en voyant les dégâts dans le jardin ne lui accorda pas ces quelques secondes de réflexion, qui auraient pourtant, pu être crucial...
Shimada Akio
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Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio EmptyVen 26 Avr - 13:27
Il va sans dire qu’Akio aurait préféré qu’Oliver soit un pleutre. Qu’il s’en tienne au conseil prodigué, qu’il reste assis sagement et ne lui emboîte point le pas, qu’il réponde oui, oui, je ne bouge pas et qu’il épargne ainsi au peintre une désagréable appréhension quant à la façon dont se dérouleraient les événements à venir. La perspective de finir la journée avec un étranger blessé, voire pire, sur les bras n’était cependant pas une affaire de poids moral sur sa conscience mais, puisqu’il s’agissait d’un étudiant en voyage, il s’inquiétait plutôt de l’incident diplomatique qu’une telle infortune pourrait embraser entre les deux nations — incident auquel il était donc mêlé à son tour et pour lequel il n’avait guère envie de servir de témoin. Être témoin n’est jamais simple : quand on n’essaie pas de vous tuer, seuls les vers de votre nez intéressent autrui, et Kami sait combien Shimada en connaissait un rayon sur le sujet.
Sauf que voilà.
Le jeune labrador avait décidé d’être brave. Ou tête de mule, ce qui devient parfois synonyme selon les circonstances. En l’occurrence, il fallait peut-être se trouver un peu fou aussi, pour se précipiter comme il l’avait fait à la suite des jardiniers, et d’un élan si preste que ce fut l’interprète qui fut laissé à la traîne, rejoignant en dernier le groupe de Ienobu d’un petit pas réticent. Au fur et à mesure qu’il avançait vers la terrasse faisant face au jardin, il distinguait de mieux en mieux la position des malfrats et la manière dont, par leur comportement brute, ils avaient violemment investi un espace naguère empreint de paix et de contemplation. Le vieux propriétaire ne les avait pas encore interpelés lorsqu’il fut dépassé par le petit blondinet, lequel semblait fuser droit vers eux ; s’il envisageait de les neutraliser par lui-même, et à mains nues, il avait du souci à se faire… Un souci qui ne lui traversa guère l’esprit et ne fut apparemment éprouvé que par le reste de l’assemblée, dont Akio, en l’apercevant se diriger si brusque vers le lieu du méfait.

« Arrêtez-vous !! »
Bien que son cri supplantât la réaction effrayée des autres jardiniers, il n’eut pourtant pas la portée performatrice escomptée, car l’étudiant poursuivit sur sa lancée : dans un instant, il serait à portée du premier des bandits. Alors, dans ce même instant qui le séparait du choc, le peintre profita de la confusion épouvantée des jardiniers pour subtiliser d’un geste sec le sécateur des mains de Ienobu — lequel s’en offusqua quoique la surprise l’empêcha de résister —, camoufler son bras armé dans sa manche et sauter aussitôt de la terrasse afin de rejoindre Oliver, car si combat il devait y avoir, mieux valait qu’il possédât une paire de lames capables de dissuader son adversaire de risquer une attaque frontale. N’ayant pas eu le temps de renfiler ses sandales, il atterrit en chaussettes sur la terre d’un sentier, à quelques mètres du garçon auquel il lança de nouveau, dans un ryoshimais échappé d’instinct :
« Bellindham san, ne vous battez pas ! »
censé lui faire rebrousser chemin, mais qui n’eut pour effet que d’attirer sur sa propre personne l’attention des vandales. Ceux-là qui, face à deux jeunes gens en apparence peu portés sur la musculation, se sentirent par ailleurs au moins aussi menacés que s’ils avaient été confrontés à un hérisson et une gerbille, et leur intimidation fleurait bon le mépris amusé tandis qu’ils agitaient les poignards leur servant à trancher les végétaux les plus solides :
« Qu’est-ce vous croyez foutre, vous deux ?! ‘Nous dérangez pas ou on vous fera passer l’envie de jouer les héros… »
Pas qu’Akio se jugea concerné par ce rôle-ci ; tout ce qu’il espérait, c’était éviter à Oliver un rapatriement à Alryon sur un brancard. De toute manière, il était hors de question de se montrer offensif d’entrée de jeu, quand gagner du temps jusqu’à l’arrivée des gardes paraissait la meilleure option possible. Or, quand il vit qu’un des hommes s’avançait vers lui par le côté du jardin, il préféra couper dans l’autre direction à travers les herbes pour rejoindre l’étudiant au plus court, en quelques foulées, et ainsi former une protection serrée, voire réussir à le faire sortir de la zone de tension avant que celle-ci ne se referme sur eux. Une manœuvre dangereuse qui aurait pu cependant s’accomplir s’il n’avait perçu, surgie d’un coup dans son angle mort, la silhouette du précédent voleur bondir agile et le faucher comme un brin de riz.
Ils s’écrasèrent ensemble dans un parterre verdoyant, sans grâce ni amorti, suite à quoi Akio n’eut pas le temps de se rétablir ni même de relâcher une plainte qu’il sentit une main lui enfoncer la tête dans le sol avant de lui empoigner les cheveux puis redresser son crâne de quelques dizaines de centimètres, la nuque douloureusement tirée en arrière. Aïe. Mauvaise posture. Il cracha un morceau d’herbe que la chute lui avait fait à moitié avaler, tout juste soulagé de constater que sa besace ne s’était pas éventrée au passage — avec de la chance, rien de ce qu’elle contenait ne serait abîmé par de malencontreux piétinements — et, surtout, que son opposant n’avait pas vu, et donc pas confisqué, le sécateur qu’il tenait encore à l’intérieur de sa manche. Ainsi, la défaite n’était pas encore écrite.
Encore faudrait-il pouvoir utiliser cette arme de façon la plus subreptice possible...
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Profil Académie Waverly
Un doux parfum 2 Mai 155 PV Akio Empty