Arkimedes, érudit de terrain

Caractéristiques physiquesArkimedes est affligé d'un physique maladif qui peut faire peine à voir. Voûté et maigrichon, il se déplace comme si bouger lui faisait mal, ce qui n'est pas entièrement faux. Malgré tout grand voyageur, sa peau reste d'un blanc maladif peut importe la clémence de la météo des contrées qu'il visite et il attrape systématiquement toutes les maladies exotiques qu'il rencontre. Evidemment malade en caravelle, Arkimedes se voit obliger de voyager par sauts de puce inefficaces à dos de griffon.
Il est toutefois d'une robustesse surprenante, capable de continuer à travailler par tout les temps et même affligé par d'horribles fièvres tropicales. Cela n'est pas sans prix: il a vieilli prématurément à force de puiser dans ses réserves pour continuer envers et contre tout. Il aurait pu sans cela être assez séduisant, tout en longueur avec ses mains de pianiste et ses yeux dorés.
  Taille/Corpulence Très grand et au moins aussi maigre
Couleur des cheveux Bruns
Couleur des yeux Noisettes

Aime/déteste La connaissance au sens large et l'histoire plus particulièrement sont ses seuls véritables amour. En découle son goût pour le voyage, à la découverte d'autres visions du monde et d'autres cultures, ainsi que l'instrument de ces déplacement, son griffon Thaïs.
Traquer de par le monde les livres rares et les inscriptions obscures pour la grande gloire d'Alexandria est au fond le réel objet de ses voyages. La rigueur et l'organisation, nécessaires à son métier, sont des traits qu'il recherche chez les autres mais plus que tout, il valorise l'intelligence.

Etre paradoxal, Arkimedes aime être à l'étranger mais préfère la destination au voyage: les inconforts du trajet le rendent souvent malade. De même, il n'aime ni les médecins ni aucune forme de guérisseurs, toujours prompts à lui infliger des traitements désagréables et vains. Il n'apprécie pas plus les figures d'autorités, surtout celles qui disposent arbitrairement de leur pouvoir et les règles qu'elles établissent.
Il fuit plus que tout les grands bavards, les gens trop démonstratifs, trop théâtraux et excessifs.
Qualités ou défauts Arkimedes compense les faiblesses de son physique par une volonté sur laquelle on peut tordre de l'acier. En découle une patience presque infinie. Habitué à économiser ses forces, il est calme et réfléchi: ainsi, rien n'est jamais évident à ses yeux et tout mérite d'être discuté et remis en question. Il dispose également d'une mémoire phénoménale, ce qui favorise ses capacités d'analyse et la rapidité de sa réflexion.

Souvent trop occupé à surmonter sa maladie du moment, il est plutôt indifférent au monde qui l'entoure et franchement taiseux à moins qu'on lui propose un sujet de conversation réellement passionnant. Cumulé à son impassibilité et à son manque de compétences sociales, il peut passer pour absolument sans cœur. Les blessures d'ego de sa jeunesse le laissent affligé d'un certain complexe de supériorité, il peut donc se montrer méprisant.

Description psychologique Etre l'avorton de la portée dans une famille de flamboyants politiciens n'est pas sans conséquence. Peu présentable, Arkimedes a été habitué depuis l'enfance à opérer dans l'ombre pour la cause générale et à effectuer les tâches aussi ingrates qu'indispensables que tout le monde évite. On ne parle même pas ici de corruption ou d'assassinat: la tenue livres de comptes et les tâches de rédaction sont tout aussi nécessaires à la chose politique mais autrement plus ennuyeuses. C'est sûrement pour cela qu'Arkimedes tire un tel orgueil de son rôle à Alexandria: ses succès ne risquent pas d'être approprié par quelqu'un qui présente mieux que lui, même si la gloire liée à la redécouverte d'une inscription oubliée se limite au petit cercle de ses collègues bibliothécaires.
Pour mieux en profiter, il vaut mieux pour lui oublier qu'il est là avant tout pour garder un œil sur les activités de la bibliothèque pour le compte de sa famille. La culture du secret est bien ancrée en lui: il peut tout cacher à tout le monde, y compris à lui-même, le déni est élevé au rang d'art.

Son intelligence aurait pu permettre à Arkimedes d'être une araignée politique au centre d'une toile d'espions, s'il n'avait pas manqué de finesse dans ses rapports sociaux. Il ne prend aucun plaisir au contact de ses semblables, à de rares exceptions près. Hors, la manipulation est un art du long terme qui nécessite plus de conversations qu'il ne peut le tolérer. Ce qu'il ne tolère pas pour des fins pratiques, il ne le recherche donc pas pour le plaisir: il a donc peu d'amis et encore moins de relations amoureuses. 
Il n'est pas pour autant un être dénué de compassion, simplement, il l'exprime discrètement. Celui qui s'est plaint de ses problèmes d'argent en public trouvera sans doutes quelques pièces d'argent "oubliées" dans la poche de son manteau, celle qui est malade, une corbeille de fruits anonyme devant sa porte. Ne pas vouloir avoir de relations avec les autres n'est pas selon Arkimedes synonyme de chercher à en avoir de mauvaises à tout prix et encore moins se réjouir du malheur de son prochain.

Observer et analyser ce qui l'entoure est dans sa nature profonde, il s'agit d'un mécanisme bien ancré qu'il applique à tout parfois sans même s'en rendre compte. Quelles épices assaisonnent ce plat? Comment est tissé ce vêtement? Qu'est ce qui gêne ce pégase ombrageux? Pourquoi cette femme à l'autre bout de la pièce semble mal à l'aise? Sa manière de penser tout entière est faite de problématiques et de développements qui peuvent rester sans conclusion: ici l'exercice est plus important que la résolution. Il ne s'agit pas de curiosité, mais surtout de goût pour la réflexion en elle-même. 
Cette façon de penser est évidemment un atout majeur pour son travail d'historien, même s'il peut être frustrant pour lui de devoir systématiquement apporter une conclusion à son raisonnement dans ce cadre. C'est pourquoi son domaine est plus la recherche de matériel pour ses collègues que l'exploitation dudit matériel. Etant de plus, moins casanier que ses collègues, la collecte de livres et d'inscriptions est le rôle dans lequel il s'épanouit le mieux.

Arkimedes apprécie bien sûr le confort de son salon et de sa bibliothèque personnelle: pour un homme malade la grande majorité du temps, c'est évidemment l'idéal. C'est sans compter sur la soif permanente d'ailleurs. L'évasion par les livres a très vite cessé de le satisfaire et cette fois, c'est bien une curiosité dévorante qui l'a poussé à passer au dessus de ses limitations physiques pour découvrir le monde par lui-même. Ses expériences successives lui ont permit de se constituer une façon de voyager compatible avec ses problèmes de santé: Arkimedes est toujours en train de s'adapter au monde en travaillant à adapter le monde pour lui.

Histoire  Arkimedes est né en 127 après la Dislocation: sa mère déjà vieillissante ne pensait plus être féconde. Il naquit donc douze ans après la plus jeune de ses sœurs, cadet d'une fratrie de quatre dont l'aîné était déjà lui-même père d'un enfant. Il arrivait comme un chien dans un jeu de quilles au sein d'une famille d’intrigants dont la stratégie politique et matrimoniale était bien établie. On aurait pu employer utilement ce cerveau et cette paire de bras supplémentaires en l'enrôlant en temps utile dans l'armée mais il apparu vite qu'il n'avait pas l'étoffe d'un soldat: ce bébé minuscule, pratiquement né avec la grippe ne ferait jamais un guerrier capable d'atteindre un rang utile à sa famille. Il apparu très vite qu'Arkimedes serait la cinquième roue du carrosse pour les ambitions de l'illustre famille Glaukopis.

En attendant de lui trouver une utilité, il convenait de lui donner une éducation. Dans ses premières années, Arkimedes partagea donc son précepteur avec son propre neveu, fils du plus âgé de ses frères, de quelques mois son aîné, dans une configuration perturbante pour n'importe quel enfant. C'est en cousins ou en frères qu'ils furent élevés, avec la conscience distante que leur lien de parenté était plus compliqué. Il s'était installé dès le départ une complémentarité entre les deux enfants: Arkimedes était évidemment le cerveau des opérations et Iagos, plus solide, se fit l'exécutant de leurs bêtises. C'était bien souvent ce dernier qui était puni pour leurs méfaits communs. Personne ne soupçonne un garçonnet en apparence timide, maladif, calme et réfléchi d'avoir mis au point un plan machiavélique pour dérober des gâteaux à la cuisine.

C'est la première chose qui mit de la distance entre les deux enfants. Iagos fut rapidement lassé de prendre des fessées pour les idées de son oncle et Arkimedes qui n'avait jamais été calculateur, commença à se sentir mal à l'idée de mettre son petit compagnon dans une panade permanente. De plus, quand ils eurent atteint dix ans, la conscience de la bizarrerie de cette relation se fit sentir: s'ils se considéraient toujours comme frères, ils avaient de plus en plus de mal à ignorer qu'ils étaient en réalité oncle et neveu. De plus, le contact entre Arkimedes et le reste de sa famille était difficile. Ses frères et sœurs avaient leur propres attributions dans la cité ou étudiaient à l'académie, ce qui élargissait encore le gouffre de leurs âges. Quant à ses parents, ils ne brillaient pas par leur implication dans sa vie, déléguant tout à leurs serviteurs comme c'est souvent le cas dans les familles haut placées.

Quand Iago fut envoyé à l'académie, un an avant Arkimedes, ce dernier se retrouva donc tout à fait seul. La maison familiale était grande, souvent vide et on ne se préoccupait pas trop de ses activités ou de son bien-être. Déjà souvent malade, il était de toute façon alité une partie du temps et occupait le reste à ses études, avec son précepteur ou bien seul avec ses livres. Il se passionna dans un premier temps pour la théorie politique, ce qui l'amena rapidement vers l'histoire et à force de comparer les sociétés entre elles, fini par développer l'envie d'aller voir par lui-même ce qu'était la vie sur les autres blocs. Iago passait le voir de temps à autre et lui racontait les voyages qu'il faisait en compagnie de son père, marchand, répondant avec patience aux questions excessivement précises d'Arkimedes, mais cela aussi fini par ne plus suffire. 

Aussi, quand le temps fut venu pour lui d'entrer à l'académie, l'adolescent réclama immédiatement de partir faire ses études ailleurs. Quand il formula cette requête, sa mère lui rit au nez et son père s'inquiéta de sa santé: on allait quand même pas laisser l'avorton faire honte à sa famille jusque dans un pays étranger! Et s'il tombait gravement malade là-bas? Arkimedes fit une des rares grandes colères de sa vie face à cette réaction, mais c'est finalement l'intervention de son précepteur qui fit céder ses parents. C'est ainsi que le jeune homme, drapé dans sa dignité, embarqua un mois plus tard dans une caravelle à destination d'Alryon pour y passer un an. C'était la première fois qu'il quittait Kymara, après une enfance essentiellement recluse dans la maison familiale.

Malgré tout, l'injonction de ne pas faire honte à sa famille lui collait au corps. Arkimedes préféra donc éviter de se mêler aux autres étudiants, tout en adoptant le style vestimentaire local pour se fondre dans la masse. S'il n'adhéra pas beaucoup à la culture, ni aux manières politiques locales, il adopta pour toujours la vêture alryonaise pratique et élégante, ne revenant au chiton kymarais que lors de ses visites à sa famille. Toutefois, malgré son tout nouveau goût vestimentaire, c'est durant cette année à l'étranger qu'Arkimedes fini de se replier tout à fait sur lui-même. Terrifié à l'idée de s'humilier et d'humilier ses parents, il préféra se faire observateur plutôt qu'acteur: un an lui suffit à perdre complètement et définitivement ses maigres compétences sociales. C'était sans regrets, son enfance rapidement devenue solitaire lui avait apprit l'autosuffisance.

Cette régression lui permit au moins de briller dans ses études. Cette reconnaissance publique de ses talents intellectuels eut l'avantage de le faire enfin réellement exister aux yeux de ses parents. Quand ils tentèrent de le faire rentrer à Kymara pour parer leur orgueil de ses capacités, Arkimedes put même se payer le luxe de refuser: il n'était pas heureux à Alryon mais il ne l'était pas non plus à Kymara, autant ne pas être l'outil d'un plan politique qui l'indifférait. Au court des trois années suivantes, il profita de ce relatif pouvoir sur ses parents pour visiter différents blocs, allant d'académie en académie. Quand le climat d'Alyron devint trop nocif pour sa santé, il vogua vers Jhareel la raffinée puis Ryoshima la spirituelle. Il tira un malin plaisir à faire tourner en bourrique ses parents, trouvant toujours une excuse pour ne pas rentrer: il devait absolument consulter tel éminent professeur dans un bloc lointain, ou visiter telle ruine difficile d'accès.

Ce petit jeu aurait pu durer indéfiniment si sa malédiction de toujours ne l'avait pas frappé de plein fouet alors qu'il allait sur ses dix neuf ans. Frappé par un virus agressif réveillé par la mousson ryoshimaise, Arkimedes dû être rapatrié de toute urgence à Kymara, entre la vie et la mort. Il s'en fallut de peu pour qu'il trouve sa fin et mit plusieurs semaines à sortir du semi-coma fiévreux dans lequel il était plongé. Quand enfin il retrouva pleinement la conscience, il était seul dans sa chambre d'enfant avec juste une vieille servante endormie dans un fauteuil chargée de veiller sur son sommeil. A raison ou non, Arkimedes conclu définitivement qu'il n'avait d'intérêt pour sa famille que dans ce qu'il pouvait lui apporter et non pour son existence propre.

Toutefois, résigné et gravement affaibli, il devait mettre plusieurs années à se remettre de cette terrible fièvre, le jeune homme décida de rester parmi les siens. Pendant que sa famille se gargarisait d'un malheur qui ne leur appartenait pas dans les soirées mondaines, vantant ce fils si brillant mais si fragile, Arkimedes restait à son bureau. Il rédigeait des discours pour faire briller ses frères et sœurs, menait des négociations délicates par correspondance, vérifiait encore et encore les registres des différentes affaires qui faisaient la prospérité de la famille, sans jamais recevoir de considération. Iagos s'était définitivement éloigné de lui, sa seule véritable compagnie venait des lettres des quelques amis qu'il s'était fait dans ses voyages. 

Cette existence solitaire et monotone aurait pu achever de l’écœurer définitivement du mode de vie entièrement tourné vers la recherche de puissance de sa famille. Mais comme si ce n'était pas suffisant, son rôle dans les coulisses lui permit d'accéder à un nombre croissant de secrets peu reluisants. Corruption, manipulation, assassinats politiques et complots semblaient monnaie courante: tout était bon pour tenter de tourner à son avantage l'oligarchie équilibrée de Kymara. Les siens auraient aussi bien pu être alryonais tant le manque d'honneur et d'honnêteté était généralisé dans les coulisses, loin du masque public de respectabilité. Arkimedes en vint même à un doute affreux: il ne savait plus si la maladie affreuse qui l'avait obligé à rentrer et vieilli prématurément son visage était réellement naturelle ou si c'était la conséquence d'un empoisonnement par sa propre famille pour l'obliger à rentrer dans le rang.

Une fois le doute instillé, il fut comme un nouvel empoisonnement pour le jeune homme. Il voyait la vipère dans le regard bonhomme de son père, la queue du scorpion dans le sourire de ses sœurs, le loup affamé qui grognait dans la conversation de Iagos, son propre ami d'enfance. Arkimedes croyait devenir fou, et il s'en fallut de peu pour que ce soit le cas. La claustration le rendait paranoïaque, il ne pouvait plus manger et à peine quitter sa chambre: et si les siens décidait qu'il était plus utile mort que vif? Il avait toutefois conscience du fait qu'exposer sa faiblesse serait sa perte, mais l'effort constant pour cacher sa santé mentale vacillante ne faisait qu'aggraver les choses. Il devait sortir de cette situation.

La mort de sa mère fut moins un drame qu'une opportunité: pour conserver son statut, la famille devait se restructurer. Sans la poigne de sa matriarche, le réseau qui permettait à cette dynastie de tyrans en herbe de conserver son influence menaçait de s'effondrer. Il s'en fallu de peu pour qu'on impose à Arkimedes un mariage de convenance avec une riche héritière, ce qui lui aurait valu une peine de perpétuité enchaîné aux ambitions non seulement des Glaukopis mais aussi de la famille de sa promise. Cette idée lui semblait déjà désagréable, mais elle se combinait à l'intérêt tiède du jeune homme pour la gente féminine et devenait donc complètement inacceptable. Présenter les choses ainsi pour refuser ce mariage aurait bien évidemment été inefficace mais bien heureusement, Arkimedes avait déjà préparé sa propre porte de sortie.

Avec toute la patience et la rouerie du monde, il présenta donc un projet qui servait ses propres intérêts. Arguant la nécessité pour sa famille d'avoir un œil sur l'information et donc la production de connaissance, il se proposa d'infiltrer la bibliothèque d'Alexandria. La fonction était prestigieuse, l'idée effectivement intéressante et on écarta bien vite l'idée de marier Arkimedes. Pour la seconde fois, le jeune homme alors âgé de vingt deux ans, quitta sa famille avec cette fois une conscience pleine et entière du péril auquel il échappait et du genre de vie qu'il souhaitait à tout prix éviter. Une fois les distances prises, il trouverait le moyen de s'affranchir complètement de l'emprise de sa famille. Malgré son mal de l'air, Arkimedes exultait sur la caravelle qui le menait vers le bloc bibliothèque: il le savait, il allait vers une vie meilleure.

Et enfin, il put goûter pour la première fois de sa misérable existence au bonheur. Entouré de ses pairs, dans ce lieu qui semblait avoir été fait pour lui, il pouvait se consacrer à la connaissance brute, sans arrière pensée politique. Arkimedes était enfin chez lui, mais pour combien de temps? Malgré ce sentiment de liberté et d'accomplissement, il n'est que trop conscient que tôt ou tard, les intrigues de sa famille finiront par le rattraper: il enterre cela au plus profond de lui, quitte à rester éveillé des nuits entières sous l'effet de l'angoisse.

Vous Quand à moi, hé bien, j'avais envie d'un hobby sympa et j'ai toujours aimé écrire donc j'ai ressorti ce super passe-temps qu'est le forum rpg des cartons de mon adolescence. J'ai bien aimé l'ambiance ici et les gens avaient l'air sympa donc j'ai sauté le pas. En bref, j'ai 26 ans, je suis étudiant en histoire (j'ai repris hein j'ai pas redoublé sept fois) et j'ai un petit chien, qui s'appelle Archie. Je suis vraiment content de me joindre à vous j'ai hâte de rp en votre compagnie!